Observatoire français des tornades et orages violents

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Juillet 2015

Un mois toujours anormalement peu orageux par rapport à ces 6 dernières années

Résumé du mois

Le mois de juillet 2015 a été caractérisé par un nombre de jours avec orage inférieur à la moyenne 2009-2014 (-4 jours). 
Ce mois de juillet s'est révélé remarquablement chaud surtout dans le sud-est et le centre-est de la France avec une anomalie thermique supérieure à +3°C. Mais ces épisodes très chauds étaient aussi très secs avec une dorsale anticyclonique majoritairement axée de l'Afrique du nord à l'Espagne et aux reliefs de l'est de la France.
Dans ces conditions, les dégradations orageuses ont été laborieuses, se concentrant surtout sur la façade ouest du pays et sur les reliefs. Des débordements orageux parfois virulents sont toutefois parvenus à s'opérer après le 18 juillet dans l'est.

 

Faits marquants du mois

+ 5 juillet : des orages localement forts éclatent dans un contexte caniculaire en Franche-Comté
+ 7 juillet : grêle et violentes rafales de vent sont observées dans l'est avec microrafales entre Bourg-en-Bresse et Oyonnax dans l'Ain
+ 17 juillet : des orages d'étage moyen provoquent des heat burst dans le nord-est
+ 18 juillet : des orages venteux frappent un axe sud-ouest / nord-est avec macrorafales entre Loire et Haute-Loire et en Limagne Brivadoise et microrafale en Haute-Saône
+ 22 juillet: de forts orages génèrent de fortes pluies dans l'est avec microrafale en Isère
+ 24 juillet : une tornade est observée dans le Calvados et de forts orages éclatent dans l'est avec microrafale en Isère

 

Fréquence des orages

On dénombre 23 jours avec orage, dont 8 jours en première décade, 6 en deuxième décade et 9 en troisième décade. Cette valeur estnettement inférieure à la moyenne 2009-2014 avec 4 jours de déficit.
Le mois a été globalement dominé par un temps très chaud mais aussi très sec avec forte inhibition convective persistante. De très nombreux orages d'étage moyen (à base élevée) sont tout de même parvenus à se développer, surtout dans l'ouest ainsi que sur les reliefs de l'est. C'est d'ailleurs sur le sud des Alpes, le Jura et la Savoie que les orages ont été les plus fréquents avec 11 à 14 jours d'orage.
A l'opposé, on ne dénombre que 3 jours d'orage sur l'Hérault, le Languedoc ayant été continuellement soumis à des conditions non propices aux orages mais régulièrement chaudes tout au long du mois.
 
Par rapport à la moyenne 2009-2014 et dans la continuité des mois précédents, c'est sur l'est de la France que le déficit est le plus important avec 6 à 7 jours d'orage en moins sur le centre-est (Isère, Ain, Drôme), le Cantal et l'Hérault. Cette situation est liée au fait quel'est du pays a connu une anomalie anticyclonique très marquée en altitude. La moitié nord-ouest de la France a connu pour sa part une activité orageuse proche de la moyenne 2009-2014 ou très légèrement supérieure.


       
Nombre de jours avec orage (à gauche) et écart à la moyenne 2009-2014 (à droite)
 
 
       
Répartition horaire des impacts de foudre détectés au cours du mois et nombre quotidien de communes impactées par au moins une chute de foudre
© KERAUNOS / données blitzortung
 
 

Intensité des orages

11 jours avec orage fort et 6 jours avec orage violent et 1 jour avec orage extrême ont été relevés. 
Parmi les phénomènes orageux enregistrés, on relève : 1 tornade0 trombe61 lames d'eau avec dégâts60 chutes de foudre destructrices190 chutes de grêle de forte intensité75 rafales convectives sévères.

        
Nombre de jours avec orage fort (à gauche), orage violent (au milieu) et orage extrême (à droite)
 
 

Indice national de sévérité orageuse

A échelle nationale, l'ISO* moyen mensuel ressort à 5,42 soit une valeur en baisse par rapport à juillet 2014.
La journée la plus orageuse de ce mois est celle du 18 juillet, avec un ISO de 20.4.
La distribution décadaire est dominée par une activité orageuse en baisse régulière au fil du mois. Ainsi, les ISO moyens décadaires s'établissent comme suit : 6,1 en première décade, 5,4 en deuxième décade et 4,6 en troisième décade.
 
 
 

Ecarts à la normale

Le mois de juillet 2015 présente une instabilité latente supérieure à la normale en moyenne nationale (MUCAPE supérieure de 49% à la normale 1981-2010). Cet excédent, s'il est marqué, ne se positionne toutefois qu'au 9ème rang des mois de juillet les plus instables depuis la fin des années 1940, ce qui témoigne d'une corrélation imparfaite entre fortes chaleurs et forte instabilité. Cet excédent moyen a été plus particulièrement marqué sur le sud et sur l'est du pays, et notamment entre Rhône-Alpes et Franche-Comté où il avoisine le double de la normale. A l'inverse, la Bretagne et ses abords ont connu un mois de juillet sensiblement plus stable que la normale, avec des déficits qui dépassent 50%.

Les contenus en eau précipitable ont présenté, en moyenne nationale, un excédent marqué, prochede 8%. C'est sur les régionsCorse, PACA et Franche-Comté que l'anomalie est la plus forte en valeur relative : juillet 2015 enregistre des valeurs exceptionnelles sur ce paramètre et établit les nouveaux records de contenus moyens en eau précipitable sur ces régions pour un mois de juillet. Près des Pyrénées, juillet 2015 arrive en seconde position, ce qui témoigne là aussi de contenus en eau précipitable remarquablement élevés.

 
       
Rapport à la normale de la MUCAPE (à gauche) et rapport à la normale de l'eau précipitable (à droite)