Les 8 et 9 juin 2014, un outbreak de supercellules de très grande ampleur génère des orages particulièrement violents et producteurs de très gros grêlons. Les dégâts sont particulièrement importants en région parisienne.
Prémices de l'épisode : orages forts et premières supercellules les 6 et 7 juin


Après évacuation de ces premiers orages en fin de nuit par la Basse-Normandie, la journée du samedi 7 juin est calme et de plus en plus chaude. Des entrées d'air maritime frais et humide s'organisent en fin d'après-midi sur le Pas-de-Calais. Elles constituent rapidement un pseudo front froid, qui progresse vers le département du Nord puis la Belgique. Peu après 17h30 locales, la convection se déclenche brutalement sur cette limite froide et une supercellule s'amorce aux abords nord-ouest de Lille (photo ci-contre). Elle donne de fortes chutes de grêle et des pluies intenses à la frontière franco-belge.
Côté Belgique, plusieurs supercellules se forment et produisent notamment de violentes chutes de grêle, qui provoquent entre autres des dommages à Bruxelles. Des grêlons de 6 à 8 cm sont recueillis localement sous ces supercellules.
En fin de soirée, une nouvelle salve orageuse s'organise à partir du nord de l'Aquitaine. Une série de supercellules se développent les unes à la suite des autres entre Gironde, Dordogne, Charente, Haute-Vienne et Creuse. Ces orages de forte intensité remontent ensuite en seconde partie de nuit vers le Centre, la Bourgogne et Champagne-Ardenne.

8 juin : violentes chutes de grêle et outbreak de supercellules
Thibault CORMIER - www.cielsauvage.fr


Violentes chutes de grêle entre Ile-de-France et Picardie, le soir du 8 juin 2014. Source : meteo-paris.com
Cette première salve de supercellules est suivie par une seconde, qui débute à 02h00 locales le 9 juin entre le nord de la Gironde et la Charente-Maritime. Deux supercellules massives et particulièrement actives circulent alors sur deux trajectoires proches et parallèles. Elles balaient la Charente, les Deux-Sèvres, la Vienne, l'Indre, l'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher. Elles provoquent des rafales descendantes sévères, notamment en Charente-Maritime (105 km/h relevés à Royan par Météo France), en Charente (130 km/h à Cognac) et dans les Deux-Sèvres (120 km/h à Melle). Ces supercellules produisent également des pluies particulièrement intenses, ainsi que des chutes de grêle, qui dévastent plusieurs vignobles de Gironde et du Cognaçais. Les dégâts sont importants, avec de nombreuses routes coupées par des chutes d'arbres et une multitude de toitures endommagées.
En fin de nuit, ces orages progressent en direction de l'Ile-de-France puis de la Picardie et du Nord, sous la forme d'un MCS actif. 
Les radiosondages réalisés à Trappes et à Bordeaux dans la nuit du 8 au 9 juin témoignent d'un potentiel orageux très marqué. Les profils thermo-hygrométriques et les hodographes présentent toutes les caractéristiques des environnements propices aux supercellules :
19 juin : nouvelles supercellules et grêlons géants

Dès 8 heures locales, l'activité orageuse reprend sur les Pays-de-la-Loire. Les cellules progressent rapidement vers la Normandie, tout en subissant une multitude de splits. L'un d'eux donne naissance à une supercellule qui circule entre Maine-et-Loire et Sarthe en milieu de matinée.
Vers midi, de nouvelles cellules orageuses se forment entre Poitou-Charentes et Centre. Leur activité s'accentue en début d'après-midi et une supercellule extrêmement violente parvient à se développer sur la région Centre, avant de gagner le nord de la Bourgogne puis le sud de la Champagne. Elle produit un véritable bombardement de grêle sur le Loiret, où sont recueillis des grêlons géants qui atteignent jusqu'à 12 cm de diamètre. Une seconde supercellule circule en périphérie nord immédiate et produit également de fortes chutes de grêle sur son passage.

La forte activité orageuse persiste ensuite jusqu'au 13 juin
Conséquences économiques de l'épisode
Pour la seule journée du 8 juin 2014, 6300 habitations sont endommagées rien que dans le département des Yvelines. Plusieurs dizaines de milliers de dossiers ont été reçus par les assureurs concernant les dommages aux habitations.
Enfin les vignobles bordelais et du sud Charente ont été durement touchés par cet épisode. Plus de 1.000 hectares de vignes sont concernés rien que dans le bordelais, certaines parcelles étant touchées à 100 %.
Rapports de chasse
| Eric TARRIT | Yannick LYON | Julien AVALET | Damien BELLIARD |
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| 8 au 11 juin 2014 | 8, 9 et 11 juin 2014 | 8 et 9 juin 2014 - Aisne / Marne | 9 juin 2014 |
| Nicolas GASCARD | Xavier DELORME | Thibault CORMIER | Daniel GAUVIN |
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| 10 juin 2014 / Saône-et-Loire | 8 juin 2014 / Eure-et-Loir | 9 juin 2014 / Eure | 10 juin 2014 / Allier-Puy de Dôme |















