Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF1 à Sète (Hérault) le 4 novembre 2005

Une tornade de faible intensité (EF1) est observée entre Sète et Balaruc-les-Bains (Hérault), le 4 novembre 2005, vers 10h30 locales. Probablement issu d'une trombe marine, le phénomène a provoqué divers dégâts, notamment dans le port.
 
Il est à noter que la ville de Sète présente une occurrence de tornades tout à fait remarquable à l'échelle nationale. Six cas, tous issus de trombes marines, y ont été recensés à ce jour : le 22 octobre 1844 (EF4), le 19 septembre 1893 (EF3), le 9 octobre 1907 (EF1), le 4 novembre 2005 (EF1), le 12 octobre 2014 (EF0et le 15 septembre 2023 (EF0).

Principales caractéristiques de la tornade

* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 4,5 kilomètres (distance minimale certaine)
* largeur moyenne : 100 mètres

* commune traversée : SÈTE (rue Arago, quai de la Daurade), FRONTIGNAN (bassin de Thau), BALARUC-LES-BAINS (quartiers nord)
* département : HERAULT (34)
* altitude moyenne du terrain : 8 mètres
* type de terrain : tissu urbain continu, tissu urbain discontinu, lagunes littorales

* principaux dégâts : toitures d'habitations du centre historique de Sète endommagées, dont l'une entièrement détuilée, une autre ayant perdu un morceau de charpente qui a atterri dans un jardin ; maisons individuelles de Balaruc endommagées (chenaux, vérandas, toitures) ; un cabanon de jardin fragilisé ; un petit sapin projeté à distance, et atterrissant sur une voiture ; bateaux de plaisance renversés (l’un d’eux a même été soulevé avant d’être projeté sur une voiture puis de finir sa course dans les eaux du bassin de Thau)

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
 

Trajectoire de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
 

Un bateau transporté dans le bassin de Thau

La tornade de Sète, selon toute vraisemblance issue d'une trombe marine, a été vue par un témoin qui livre le récit suivant : « En matinée du 4, une limite convective étroite traverse l’est du département en donnant quelques averses. Vers 10h30, le passage de cette limite à la verticale de Sète et Balaruc-les-Bains s’accompagne d’une tornade qui affecte un segment sud-nord de quelques kilomètres mais très étroit (de l’ordre d’une centaine de mètres). La tornade a traversé une partie des quartiers nord de Sète, le bassin de Thau, Balaruc puis disparaît définitivement au nord de Balaruc. Elle a occasionné de nombreux dégâts aux toits, chenaux, portails, véranda et bateaux. La zone d’hivernage des bateaux bordant le bassin de Thau est celle où la tornade est à l’origine des dégâts les plus spectaculaires. Certains bateaux ont été renversés, l’un d’eux a même été soulevé avant d’être projeté sur une voiture puis de finir sa course dans les eaux du bassin de Thau.»

Le relevé des dommages permet de classer cette tornade en intensité EF1 sur une trajectoire minimale de 4,5 kilomètres : toitures d'habitations du centre historique de Sète endommagées, dont l'une entièrement détuilée, une autre ayant perdu un morceau de charpente qui a atterri dans un jardin ; maisons individuelles de Balaruc endommagées (chenaux, vérandas, toitures) ; un cabanon de jardin fragilisé ; un petit sapin projeté à distance, et atterrissant sur une voiture ; bateaux de plaisance renversés (l’un d’eux a même été soulevé avant d’être projeté sur une voiture puis de finir sa course dans les eaux du bassin de Thau).
 

Coupure de presse

La tornade est mentionnée dans un article du journal Le Midi Libre dans son édition du 5 novembre 2005:
 
Dix maisons touchées hier par une mini-tornade

Le phénomène est rarissime. Et les stigmates sont saisissants, y compris de géométrie. Quai de la Daurade, à La Plagette, à Sète, hier vers 11h, et dans un même alignement, cinq maisons ont vu leurs toits malmenés et des brassées de tuiles s'envoler.

Serge a tout vu : « Ça a duré à peine plus d'une minute », dit-il en simulant le passage d'une mini-tornade très ciblée qui n'a pas touché la Pointe-Courte. « On l'a vue arriver du petit pont, comme ça », ajoute-t-il en mimant une diagonale qui se dirige vers la station de biologie marine et de l'étang. Un riverain, Jean-Claude Arnaud n'a pu que constater les dégâts sur son mazet et son cabanon, largement fragilisés. Pour le premier, il est très pessimiste : « Y'a tout à abattre : le toit est fichu, ses cloisons se sont écartées... » Idem rues du Sar et du Loup où deux maisons ont souffert.

Le plus grave a été évité : réfugié à temps dans sa voiture, un Sétois, abrité près de la station de biologie, a eu la peur de sa vie en voyant un "sapinou" s'envoler et atterrir sur le toit de sa Kangoo ! Indemne, il a été quand même été conduit à l'hôpital, choqué.

Quelques instants auparavant, le phénomène climatique a emprunté la rue Arago. Au n° 29, elle a carrément arraché un toit : « Toutes les tuiles se sont soulevées en même temps », témoigne ce voisin. Deux voitures ont été abîmées ; un morceau du toit a atterri dans un jardin où, là encore, aucun blessé n'est à déplorer. Hier après-midi, cette même rue a été barrée, notamment pour bâcher les toits.

La mini-tornade a traversé l'étang. A Balaruc-les-Bains, un hôtel, près de la mairie, a été touché, les toits de plusieurs résidences ont souffert ainsi que des vérandas. Sans que, là non plus, aucun blessé n'ait été à déplorer.
 

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