Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF3 à Biches (Nièvre) le 21 juin 1965

Le 21 juin 1965, une tornade de forte intensité (EF3) dévaste la forêt domaniale de Vincence, communes de Tintury et de Biches (Nièvre). Outre la végétation sérieusement endommagée, des dégâts parfois spectaculaires sont observés dans plusieurs fermes. La tornade de Biches a fait l'objet d'une publication dans La Météorologie.
 

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade de Biches (58) du 21 juin 1965* intensité maximale : EF3, soit des vents estimés entre 220 km/h et 270 km/h
* distance parcourue : 7 kilomètres
* largeur moyenne : 250 mètres

* communes traversées : TINTURY (forêt domaniale de Vincence) ; BICHES (Forêt domaniale de Vincence, les Pâtureaux, Accourt) ; BRINAY (Bernay, canal du Nivernais, les Echards)
* département : NIÈVRE (58)
* altitude moyenne du terrain : 250 mètres
* type de terrain : territoires agricoles, forêt et milieux semi-naturels

* principaux dégâtsfutaie de hêtres et de chênes (dont beaucoup mesurent plus de 2 mètres de tour) dévastée: arbres arrachés, couchés, vrillés; hangar couvert en tôles volatilisé; hangar métallique long de 20 mètres et profond de 8 mètres (les piliers de support étaient pris dans des blocs de béton à moitié enfouis dans le sol) complètement arraché; une habitation à moitié détruite (seuls les murs sont encore debout)

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.

  

Trajectoire de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
  

Une tranchée dans la forêt de Vincence

La tornade de Biches du 21 juin 1965 a pu être reconstituée à l'appui d'une enquête de terrain menée par MM. Dutartre et Rignot (Météorologie Nationale). Leurs observations, ainsi que le rappel du contexte météorologique, ont fait l'objet d'une publication dans La Météorologie (1966, pages 239-246). Il apparaît que la trajectoire parcourue par le phénomène atteint 7 kilomètres d'ouest en est (260°), à travers la forêt domaniale de Vincence (Tintury et Biches), jusqu'au canal du Nivernais (Brinay).

L'analyse de photographies aériennes, réalisées en 1966, montre une tranchée assez nette au sud de l'étang du Buron, sur une bande de terrain large de 250 mètres. Le tourbillon semble ensuite s'être fortement évasé à l'approche du domaine des Pâtureaux : à cet endroit la zone sinistrée pourrait avoir atteint 500 mètres de largeur à en juger par la superficie déforestée. Cette information doit toutefois être considérée avec prudence, car il n'est pas rare d'observer, après un sinistre, une coupe méthodique dans une parcelle - bien au-delà des seuls effets directs du vent - dans l'optique d'une replantation générale.

Vues comparatives ci-dessous avant la tornade (1962, à gauche) et après la tornade (1966, à droite) et effets supposés du tourbillon au sud de l'étang du Buron et aux Pâtureaux : 
 
© Keraunos (d'après une image aérienne de l'IGN)

Les dommages sont importants et relèvent d'une intensité EF3futaie de hêtres et de chênes (dont beaucoup mesurent plus de 2 mètres de tour) dévastée : arbres arrachés, couchés, vrillés ; hangar couvert en tôles volatilisé ; hangar métallique long de 20 mètres et profond de 8 mètres (les piliers de support étaient pris dans des blocs de béton à moitié enfouis dans le sol) complètement arraché ; une habitation à moitié détruite (seuls les murs sont encore debout).

Aperçu des dommages principalement observés sur des bâtiments
 

Le phénomène survient au sein d'une dégradation orageuse de grande ampleur qui affecte le Berry et le sud du Nivernais. L'épisode est marqué par des lames d'eau exceptionnelles surtout sur le flanc ouest de la zone (jusqu'à 120 mm à Clion dans l'Indre, en 3 heures). En certains points, des grêlons "de la taille d'une belle orange" et d'une masse allant jusqu'à 200 grammes (voire davantage) sont signalés à Saint-Baudel, Druy-Parigny, la Machine, Verneuil, Cercy-la-Tour ou encore Saint-Honoré-les-Bains. De telles observations de grêle confortent l'hypothèse de structures de type supercellulaire.

NB : Ce cas a pu être documenté grâce à une collaboration entre Keraunos, François Paul (Climat-Energie-Environnement) et Jean Dessens (Anelfa).
 

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