Juin 2010

Un mois bien orageux dans le sud de la France.

Résumé du mois

Le mois de juin 2010 compte un nombre important de jours avec orage et constitue le mois le plus orageux depuis le début de l'année. On note toutefois que l'activité orageuse s'est fortement concentrée dans la moitié sud du pays, notamment dans l'extrême sud-est, laissant certains départements de la moitié nord à l'écart des orages.
 

Faits marquants du mois

- le 6 juin : une microrafale humide générant de fortes précipitations balaie aux premières heures du jour la région du Mans (72). Des chutes de grêle conséquentes accompagnent le phénomène. Des dégâts sont observés dans l'agglomération Mancelles, sous cet orage violent.
- le 9 juin : un bow echo intense se constitue sur les Vosges avant de descendre vers la plaine Bas-Rhinoise. Il provoque des chutes de grêle de 2 à 4 cm ainsi que des rafales de 90 à 100 km/h. Des dégâts sont à déplorer dans la région de Schirmeck notamment.
- le 10 juin : le département du Lot est concerné par de violents orages, circulant le long d'une ligne de convergence très peu mobile. De fait, des lames d'eau supérieures à 150 mm et de violentes rafales de vent provoquent d'importants dégâts du Nord de Cahors jusqu'au Haut-Quercy. Le département du Bas-Rhin est à nouveau concerné par un violent orage isolé, producteur de grêle et de violentes rafales de vent.
- le 15 juin : le département du Var est frappé par des orages diluviens. Les lames d'eau dépassent parfois 400 mm sur 24h et entraînent de très importants dégâts et de nombreuses pertes humaines. Bien que très destructeur, cet épisode, exceptionnel pour ce département, constitue un épisode d'orage fort, et non d'orage violent, dans la mesure où seul le phénomène inondation est intervenu.
- le 16 juin : des orages isolés mais producteurs de fortes chutes de grêle se développent sur les Corbières et les Fenouillèdes (entre Aude et Pyrénées-Orientales) mais également en Haute-Ariège. Des dégâts importants aux cultures et à la végétation sont observés.
- des orages isolés, mais souvent forts éclatent les 15, 23, 26, 27, 28 et 29 juin sur les Alpes du Sud (Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence). Des chutes de grêle et coulées de boue sont ainsi observées fréquemment en fin de mois.
- le 27 juin : un violent orage balaie la commune de Quillan, entraînant chutes de grêle et coulées de boue de plusieurs centaines de m3. L'axe Axat-Quillan (11) est coupé à la circulation plusieurs heures.
- le 28 juin : des orages fortement pluvieux entraînent des inondations dans les Deux-Sèvres et en Corrèze (région de Tulle). Des lames d'eau proches de 100 mm sont localement relevées.

 

Fréquence des orages

Au total, on relève 26 jours avec orage, ce qui témoigne d'une activité orageuse régulière. On retiendra de ce mois les orages localement violents du 6 juin, marqués par des chutes de grêle et de fortes rafales de vent, et surtout l'épisode pluvio-orageux diluvien du 15 juin sur le Var.
 
       
Nombre de jours avec orage (à gauche) et écart à la moyenne 2009-2012 (à droite)
 

Intensité des orages

12 jours avec orage fort n'a été recensé durant ce mois.
Parmi les phénomènes orageux enregistrés, on relève : 1 tornade0 trombe41 lames d'eau avec dégâts7 chutes de foudre destructrice, 40 chutes de grêle de forte intensité8 rafales convectives sévères.

Nombre de jours avec orage fort
 
 

Indice national de sévérité orageuse

A échelle nationale, l'ISO* moyen mensuel ressort à 4.06 et présente ainsi une hausse régulière depuis le creux du mois d'avril. Malgré quelques journées fortement orageuses, les niveaux kérauniques de juin 2010 demeurent en retrait par rapport à la même période de l'année en 2009.
La journée la plus orageuse de ce mois est celle du 6 juin, avec un ISO de 22.02
La distribution décadaire est dominée par une activité orageuse un peu plus marquée en début de mois. Ainsi, les ISO moyens décadaires s'établissent comme suit : 4.61 en première décade, 4.02en deuxième décade et 3.56 en troisième décade.
 
 
 

Ecarts à la normale

L'instabilité latente a été bien plus faible que la normale sur une grande moitié nord du pays. Les régions situées au nord de la Seine enregistrent les anomalies négatives les plus marquées. A l'inverse, les régions du sud-est connaissent un mois de juin plus instable que la norme.

Les contenus en eau précipitable ont été proches de la normale au nord de la Seine, mais supérieurs à la normale en se dirigeant vers le sud-est. L'anomalie positive est d'autant plus marquée que l'on se dirige vers les côtes méditerranéennes.

 
       
Rapport à la normale de la MUCAPE (à gauche) et rapport à la normale de l'eau précipitable (à droite)