Un orage temporairement peu mobile a produit de la grêle et de forte lame d'eau dans la région niçoise
Un orage durable, réalimenté par un flux de sud très humide
Un risque d'orages parfois modérés, avec grêle localisée, était attendu ce mercredi 10 septembre sur les Alpes-Maritimes. Ce risque s'est concrétisé avec le développement des premières cellules dans l'arrière-pays niçois dès la mi-journée. Ainsi, c'est vers 12h30 que les premières averses sont observées entre Saint-Jeannet et Colomars. Les cellules se réalimentent ensuite régulièrement au même endroit, en gagnant en intensité à partir de 13h30. Passé 14h00, la zone de réalimentation se décale légèrement vers le sud, pour s'étirer selon un axe Vence - Nice ; elle s'intensifie alors nettement et l'orage devient localement fort entre 14h25 et 14h50, avec des pluies abondantes et des chutes de grêle.
L'orage reste alors peu mobile durant toute cette période, avec des cellules prises dans un flux général de secteur ouest, mais réalimentées en permanence par un flux de sud bien humidifié en basses couches. Cette forte convergence stationnaire est parfaitement visible sur ce time-lapse réalisé depuis Saint-Laurent-du-Var, soit en périphérie sud immédiate du système orageux. On identifie nettement la base des ascendances principales, avec la forte convergence turbulente associée :
Base des courants ascendants principaux de l'orage peu mobile qui a affecté la région de Nice le 10 septembre 2025. Vidéo © Keraunos.
Ce n'est qu'à partir de 15h00 que la cellule orageuse commence à s'évacuer en direction de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Elle quitte le sol français environ une demi-heure plus tard.
La chronologie des événements, la faible mobilité temporaire des cellules et leur intensification à l'ouest et au nord-ouest de Nîmes transparaissent bien sur l'animation radar ci-dessous :
Animation radar des réflectivités composites, le 10 septembre 2025 entre 13h30 et 16h30. © KERAUNOS
Au total, les lames d'eau sont estimées entre 60 et 80 mm sur certaines portions des communes de Nice, La Gaude et Saint-Laurent-du-Var. Même si ces valeurs ne sont pas exceptionnelles, surtout pour cette région, elles représentent tout de même l'équivalent de près d'un mois de pluie en une grosse heure. La répartition des précipitations, qui se sont parfois produites sous forme de grêle, peut être visualisée sur la carte ci-dessous.
A noter que 300 éclairs ont été détectés sur les Alpes-Maritimes ce mercredi 10 septembre, dont 103 impacts au sol, ce qui représente une proportion de coups de foudre anormalement élevée par rapport à l'activité électrique globale de ces cellules orageuses.
