Eté 2025 : une activité orageuse contrastée, très faible dans l'ouest

01 Septembre 2025

L'été 2025, troisième plus chaud derrière 2003 et 2022, a été caractérisé par une activité orageuse plutôt rare sur l'ouest de la France, plus fréquente et plus sévère des Pyrénées aux Alpes. Bilan complet.

Des orages plus fréquents des Pyrénées aux Alpes

L'été 2025 a été marqué par deux épisodes caniculaires intenses, en seconde partie de juin et en milieu de mois d'août. Durant ces épisodes de vague de chaleur, les orages sont restés assez rares compte tenu de la dominante très anticyclonique. 

En juin, plusieurs thalwegs d'altitude sont parvenus à circuler sur le pays, générant des dégradations souvent grêligènes. Le nombre de chutes de grêle relevées ce mois est remarquable. En outre, des rafales de vent parfois destructrices ont été recensées en nombre, notamment le 25 juin, qui fut une journée exceptionnellement orageuse avec un indicateur de sévérité orageuse dépassant 40.
En juillet, c'est durant la dernière décade que l'activité orageuse est devenue régulière, avec la circulation d'air froid en altitude. Ainsi, les dégradations orageuses de masse d'air chaud ont été plutôt rares durant ce mois, cantonnées au tout début du mois et avant la transition vers le régime de gouttes froides.
En août, après l'épisode caniculaire, des orages épisodiques ont ponctué le mois. C'est la dernière décade qui s'est révélée la plus orageuse, avec le retour d'épisodes pluvieux près de la Méditerranée.

Au total sur le trimestre, 75 jours d'orage ont été comptabilisés, soit une valeur inférieure de 4 jours à la moyenne. 82% des journées estivales ont été orageuses sur le territoire français.

On observe sur le graphique ci-dessous l'évolution des indicateurs de sévérité orageuse quotidiens, qui combinent fréquence et sévérité des orages. 

On rencontre au cours de cet été 2025 un nombre maximal de jours avec orage près des reliefs des Alpes et de l'est des Pyrénées. Le dégradé ouest/est est comme l'été passé assez marqué avec une activité nettement plus rare sur un bon quart nord-ouest du pays. 

Les Pyrénées-Orientales comptabilisent le nombre de jours d'orage le plus élevé de la saison avec 40 jours. Viennent ensuite les Alpes-Maritimes (39 jours), les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Pyrénées et la Savoie (37 jours), les Hautes-Alpes, l'Ariège et l'Isère (36 jours).  La série des trois étés consécutifs avec des orages plus rares que la normale a pris fin sur le sud des Alpes. 

A l'inverse, trois quarts des départements de métropole relèvent moins de 30 jours d'orage sur l'été. Ils sont très globalement situés sur la moitié ouest du pays. On ne relève que 4 à 6 jours d'orage sur la région parisienne et 9 jours en Vendée ou dans les Deux-Sèvres.

Si l'on confronte ces données à la moyenne, on remarque donc que la fréquence des orages cet été ne présente une anomalie négative de 5 jours à échelle nationale. On observe à l'échelle départementale des déficits très majoritaires, et parfois sévères, notamment dans l'ouest. Les déficits atteignent parfois 10 jours dans le Lot-et- Garonne, 9 jours dans les Deux-Sèvres, 8 jours de l'Oise au Centre et localement jusqu'à l'ouest de l'Occitanie. 

Les excédents sont très localisés et peu marqués, cantonnés aux reliefs des Alpes ou des Pyrénées et à la Corse. Ils culminent à +6 jours sur la Corse-du-Sud et à +4 jours sur les Pyrénées-Orientales.

Des phénomènes parfois intenses

Les régions situées entre le sud-ouest et les massifs de l'est ont été davantage concernées par des phénomènes intenses sous les orages. Outre la grêle, bien plus fréquente en juin- et qui comptabilise à lui seul plus des deux tiers des fortes chutes de la saison -, les rafales de vent violentes ont également ponctué ce trimestre sur ce même axe.

Au total, sur l'été, plus de 4300 fortes chutes de grêle ont été relevées, une valeur en baisse par rapport à l'été dernier. La majeure partie de ces chutes > 2 cm ont été classiquement observées entre le sud-ouest et les régions de l'est. On note toutefois des occurrences sur un axe Pays-de-la-Loire/Normandie.

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Au niveau des rafales (micro ou macrorafales), plus de 500 occurrences ont été enregistrées avec une répartition assez homogène sur la France, bien que le sud-ouest et un grand quart nord-est du pays aient été davantage impactés.

Sur l'ensemble du trimestre, on notera également près de 80 cas de dégâts dus à la foudre et au moins 8 tornades, dont la plus marquante le 1er juin à Roche-en-Forez.

Une activité foudre très concentrée dans l'est du pays

Compte tenu de la répartition générale des jours avec orage évoquée plus haut, on retrouve logiquement l'essentiel de l'activité électrique de cet été 2025 des Pyrénées jusqu'aux régions de l'est. Les densités d'éclairs pour 10 km² dépassent parfois 200 durant ce trimestre (éclairs intranuageux, internuageux et extranuageux confondus), notamment en Corse, Occitanie et Lorraine.

On note toutefois quelques fortes densités d'éclairs dans le nord-ouest du pays, malgré un déficit de nombre de jours avec orage. De fait, ceci tient à la journée remarquable du 13 juin, qui a vu une activité orageuse violente et très électrique se développer sur ces régions.

Au classement des communes les plus foudroyées de l'été, la Haute-Corse prend les trois premières places, avec les communes de Rusio, Castiglione et Tox.

La Corse reste également en haut du classement en matière de densité de foudroiement par département. Les Pyrénées-Orientales occupent la troisième place.

Enfin, c'est le 25 juin qui prend la tête des journées les plus foudroyées de cet été, avec 16.895 impacts de foudre au sol. Les 13 juin et 2 juillet arrivent en deuxième et troisième positions.

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Quels types de temps ont dominé durant cet été ?

La pression atmosphérique a été plus élevée que la normale sur l'ouest et le centre de l'Europe durant cet été 2025, avec des excédents plus marqués en allant vers les îles britanniques d'une part, et vers la Suisse et la Bavière d'autre part. Cette configuration explique la rareté des épisodes pluvieux et orageux sur le nord-ouest et le nord de la France.

Plus largement, à échelle nationale, la dynamique atmosphérique a rarement été propice à la formation d'épisodes orageux de grande envergure, ; la plupart des dégradations orageuses ont ainsi été d'ampleur essentiellement régionale. Ceci explique le déficit de jours d'orage constaté, ainsi que le caractère modéré des ISO de cet été, à l'exception notable du 26 juin.

En altitude, on note la présence d'une anomalie de haute pression entre Espagne, France et Iles Britanniques durant cet été 2025. On retrouve ici un élément peu propice aux dégradations orageuses de grande ampleur ; dans ce contexte, la difficulté à observer des flux de sud-ouest dynamique sur l'ensemble du pays a régulièrement rendu les déclenchements orageux dépendants des reliefs (Pyrénées, Massif Central, Alpes, Jura et Vosges).

La masse d'air en présence dans cette configuration a été en moyenne sensiblement plus chaude que la normale sur la France. Notre pays s'est en effet trouvé régulièrement dans un axe d'anomalie chaude étiré du large du Maroc au Portugal et jusqu'à l'ouest de la France, comme l'illustre la carte ci-dessous à droite.