Un système convectif de méso-échelle très pluvieux (MCS) a généré des lames d'eau horaires comprises entre 50 et 75 mm sur de nombreux postes des départements du Gard, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse dans la nuit du 6 au 7 août 2011. Ces trois départements enregistrent donc un jour avec orage fort.

Résumé de l'épisode orageux

Durant la journée du 6 août 2011, un flux de secteur ouest à sud-ouest fortement cyclonique domine sur l'ensemble de la France. En cours d'après-midi, des passages pluvio-orageux balaient un axe sud-ouest / nord-est à l'approche d'un forçage d'altitude particulièrement dynamique.
Une convergence de basse couche très bien dessinée se constitue alors sur Midi-Pyrénées en fin de journée puis se décale vers l'ouest du Languedoc en début de nuit. En milieu de nuit, la convergence des vents s'accentue et le forçage d'altitude s'enfonce dans l'intérieur des terres.
Un système convectif de méso-échelle linéaire se constitue rapidement entre la vallée du Rhône et les Alpes (cf. images satellite infrarouge ci-contre). Sa partie sud s'avère particulièrement active, bien alimentée par une forte instabilité et un potentiel pluviométrique très important (cf. profil reconstitué ci-contre).

Des lames d'eau de 50 à 75 mm en 1h sont observées sur le Gard, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Pour exemple, il est tombé 59 mm en 45 minutes à Saint-Gervasy (30) avec brusque rotation des vents du sud-est au nord-ouest. Les intensités maximales instantanées ont avoisiné les 222 mm/h. Il est tombé 26 mm entre 22h30 et 23h UTC.

L'épisode orageux s'est surtout distingué par les intensités pluviométriques et les lames d'eau horaires relevées. Très bref mais particulièrement intense, cet axe orageux a pris naissance dans une situation propice à de très fortes précipitations peu durables.
A l'avant du forçage d'altitude principal, le flux de sud-est bien installé dans les basses couches advecte une masse d'air chaude, d'origine maritime. Une forte alimentation maritime instable se produit (cf. champ de MUCAPE ci-dessous). Le contenu en vapeur d'eau de la colonne troposphérique devient donc remarquable (cf. champ d'eau précipitable ci-dessous) puisque les valeurs prévues par le modèle WRF dépassent 55 mm.
La coupe verticale (44°N) ci-dessous, issue du run du 6 août 2011 à 00Z (WRF 8 km), met bien en évidence la dynamique mise en jeu lors de ce passage orageux : forte convergence humide près du sol, important transport vertical d'humidité et circulation d'un jet d'altitude très dynamique. La réaction du modèle en terme de réflectivités est significative.
Les niveaux d'équilibre étaient pour leur part prévus voisins de 11 km environ. Des sommets vraisemblablement pénétrants expliquent les très basses températures observées au sommet des nuages (entre -70 et -72°C - cf. images satellite infrarouge ci-dessus).