Observatoire français des tornades et orages violents

Macrorafale d'intensité modérée (D2) à Loubressac (Lot) le 4 janvier 2016

Le 4 janvier 2016, vers 8h20 locales, une macrorafale d'intensité modérée (D2) est observée dans la vallée de la Bave, dans le département du Lot. Le phénomène, associé à une cellule orageuse active, a produit des dégâts sur la végétation, et endommagé quelques toitures, notamment à Loubressac.
 

Principales caractéristiques de la macrorafale

Localisation de la macrorafale de Loubressac (Lot) du 4 janvier 2016* intensité maximale : D2, soit des vents estimés entre 120 km/h et 150 km/h
* superficie touchée estimée : 15 km²

* communes traversées : LOUBRESSAC, PRUDHOMAT, AUTOIRE, SAINT-MÉDARD-DE-PRESQUE, SAINT-MICHEL-LOUBÉJOU, SAINT-JEAN-LESPINASSE, SAINT-CÉRÉ
* département : LOT (46)
* altitude moyenne du terrain : 150 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels
 
* principaux dégâts : arbres feuillus (forêts, vergers, prairies) ébranchés, déracinés ou brisés ; plusieurs couvertures d'habitations partiellement enlevées ; éléments de toitures arrachés ; panneaux de signalisation pliés ou détachés 
 

Trajectoire de la macrorafale et localisation des dommages

Les investigations réalisées par Keraunos, complétées par une enquête de terrain réalisée par Florent Delon et des informations issues de la presse locale, permettent de conclure à un phénomène de macrorafale sur un axe qui s'étire de la commune de Prudhomat à celle de Saint-Céré, dans le département du Lot. Au sein de cet axe, qui emprunte les 10 premiers kilomètres de la vallée de la Bave, aucun axe de convergence, ni aucun élément permettant d'identifier le passage d'une tornade n'a pu être mis en évidence. Les dommages observés, par leur organisation et leurs caractéristiques, sont typiques de ceux produits par des rafales descendantes.
 
Les dégâts concernent surtout la végétation. Plus particulièrement entre les hameaux de Py et de Gamot (commune de Loubressac), environ 200 arbres sont ébranchés, déracinés ou brisés, notamment le long de la D30. Certaines parcelles d'arbres fruitiers sont détruites entre la D14 et le ruisseau des Colombes. Ailleurs dans les prairies qui bordent la rivière, des arbres sont également atteints, mais de manière plus dispersée. On observe également des noyers déracinés jusqu'aux abords de l'agglomération de Saint-Céré.
 
Quelques habitations ont également souffert : dans le hameau de Py, environ 250 m² de la couverture d'une crêperie sont enlevés par le vent. Ailleurs dans le hameau, certains éléments de toitures d'autres habitations sont arrachés. Plus loin, au domaine de Gamot, les toitures de trois bâtiments sont endommagées par le vent ou par des chutes d'arbres. Enfin, à Saint-Céré, des panneaux de signalisation sont arrachés par le vent et quelques dégâts matériels sont observés.
 
Compte tenu des dommages observés, il est possible de considérer que la macrorafale de Loubressac a produit le plus souvent des rafales de vent comprises entre 90 et 120 km/h, ponctuellement davantage (120 à 150 km/h) entre les secteurs de Py et de Gamot.
 
La carte ci-dessous synthétise l'épisode venteux et les principaux dégâts, selon un axe de déplacement de l'Ouest/Nord-Ouest vers l'Est/Sud-Est :
 
Macrorafale de Loubressac (Lot) du 4 janvier 2016. Plage de couleur rose : axe touché par des rafales descendantes. Points jaunes : dégâts causés par des rafales estimées entre 90 km/h et 120 km/h. Points orange : dégâts causés par des rafales comprises entre 120 km/h et 150 km/h. © Keraunos (fond de carte : Géoportail)

© Keraunos (fond de carte : oportail

Photographies des principaux dégâts

Les photographies suivantes montrent les principaux dégâts occasionnés par la macrorafale de Loubressac : 
 


Analyse des conditions météorologiques

La macrorafale de Loubressac s’est déclenchée au passage d’une limite de surface peu structurée, surplombée par un court thalweg thermique d’altitude. Malgré des forçages relativement anarchiques, la convection a réussi à s’organiser et à perdurer, à la faveur d’un environnement modérément instable (MUCAPE voisine de 100 à 150 J/kg) et de cisaillements profonds sévères (> 30 m/s) :


Une activité orageuse significative pour un mois de janvier s’est ainsi déclenchée aux alentours de 05h00 locales entre Gironde et Charente-Maritime. Ces cellules orageuses ont ensuite progressé vers la Dordogne puis le Lot, qu’elles ont atteint à 08h00 locales.
 
Parmi elles, 3 probables supercellules LT ont été identifiées. Loubressac a pour sa part été concerné par un petit système orageux à dominante multicellulaire, associé à un courant descendant passagèrement virulent. Ceci pourrait s’expliquer par des intrusions sèches à l’étage moyen, qui étaient attendues par plusieurs modèles entre le nord de l’Aquitaine et le nord de Midi-Pyrénées à l’aube de ce 4 janvier.

Image radar du 4 janvier 2016 à 08h15, soit peu avant le déclenchement de la macrorafale. Image Météo France.

En savoir plus sur les microrafales et les macrorafales

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