Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF1 à Tarnos (Landes) le 23 août 1965

Le 23 août 1965, une tornade de faible intensité (haut de l'échelon EF1) remonte la rive droite de l'Adour à hauteur de Tarnos (Landes). Le phénomène, qui traverse partiellement la zone industrielle, pourrait être issu d'une trombe marine.
 
La tornade de Tarnos a fait l'objet d'une enquête de terrain par Jean Dessens.
  

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade de Tarnos (40) du 23 août 1965* intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 1,5 kilomètre
* largeur moyenne : indéterminée

* communes traversées : TARNOS (Usine SOCADOUR, Cité des Pins, avenue Jean Jaurès), BOUCAU (rue Georges Lassalle)
* département : LANDES (40)
* altitude moyenne du terrain : 10 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés, forêt et milieux semi-naturels

* principaux dégâtschênes arrachés; toiture d'une usine déplacée; deux-mille tôles couvrant les bâtiments d'une usine en construction, enlevées; habitations endommagées (cheminées écroulées, antennes arrachées, couvertures enlevées, effondrement d'un plafond); toit de garage envolé "comme un journal déplié" et retombé dans un jardin voisin; tôles, détritus et gravats d'une décharge distante de trois cents mètres, aspirés et soulevés à plusieurs dizaines de mètres de hauteur

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
  

Trajectoire de la tornade

 
Trajectoire de la tornade EF1 de Tarnos (Landes) du 23 août 1965. © Keraunos (fond de carte : Géoportail)
© Keraunos (fond de carte : Géoportail)
 
Cette trajectoire a été effectuée en fonction des informations disponibles (témoignages, articles de presse, reconstitution du flux pour la journée du 23 août 1965). Les pointillés rouges correspondent à la trajectoire probable de la trombe marine une fois entrée dans les terres landaises. 
  

Une trombe marine à l'origine du phénomène?

La tornade de Tarnos du 23 août 1965, qui est aperçue à l'ouest de la commune, pourrait être issue d'une trombe marine. Certains témoins décrivent effectivement un "tourbillon venu de la mer", mais sans plus de précisions. D'après les informations recueillies dans la presse locale (et notamment la Dépêche), les premiers dégâts sont observés à moins de 700 mètres de la plage, selon une trajectoire globalement orientée de l'ouest vers l'est.

Vers 7h30 du matin, deux employés de l'entreprise de maçonnerie de l'Adour sont surpris par un violent éclair. Instinctivement, leurs regards se portent vers un rideau de pins qui donne sur les dunes. Ils aperçoivent alors la tornade. L'un des deux employés livre le témoignage suivant : « J'ai vu une masse d'air haute de cent mètres tourbillonnant. Sur son passage elle arracha trois chênes. C'était un spectacle hallucinant. Nous nous sommes jetés dans un fossé. La toiture de notre usine a été déplacée. Le tourbillon s'est ensuite dirigé vers la cité des Pins et nous avons vu des tuiles, des cheminées, des toits, des antennes s'envoler littéralement dans les airs. »

Le tornade poursuit sa route vers la cité des Pins, où plusieurs familles sont sinistrées. L'une d'elles s'exprime : « Le réveil venait de sonner à 7h30. Quelques secondes après, j'entendais une sorte de sifflement et ma petite fille se leva de son lit en s'écriant : " Maman, le toit s'effondre". En effet, dans sa chambre tout le plafond s'est écroulé. Notre maison n'a plus de toit. » 

La tornade fait également voltiger toutes les tôles qui couvrent les bâtiments d'une usine en construction, la SALPEC. Puis elle poursuit sa route jusqu'à la rue Georges Lassalle, à Boucau, en provoquant d'autres dégâts. Le phénomène semble se dissiper au-delà de ce point, après une trajectoire certaine de 1,5 kilomètre.

Les dégâts consécutifs à la tornade de Tarnos relèvent d'une intensité EF1 (haut de l'échelon), car les projections à distance concernent des objets ou des structures qui présentent une grande prise au vent : chênes arrachés, toiture d'une usine déplacée, deux-mille tôles couvrant les bâtiments d'une usine en construction, enlevées, habitations endommagées (cheminées écroulées, antennes arrachées, couvertures enlevées, effondrement d'un plafond), toit de garage envolé "comme un journal déplié" et retombé dans un jardin voisin, tôles, détritus et gravats d'une décharge distante de trois cents mètres, aspirés et soulevés à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

NB : Ce cas a pu être documenté grâce à une collaboration entre Keraunos, François Paul (Climat-Energie-Environnement) et Jean Dessens (Anelfa).

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