Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF0 à Dontreix (Creuse) le 8 mai 1832

Le 8 mai 1832, une tornade de très faible intensité (EF0) est observée près de la forêt de Drouille à Dontreix, dans le département de la Creuse. Le phénomène, qui provoque de très légers dommages, est vu par un grand nombre de témoins. 

Principales caractéristiques de la tornade

intensité maximale : EF0, soit des vents estimés entre 105 km/h et 135 km/h
* distance parcourue : indéterminée
* largeur moyenne : indéterminée

* commune traversée : DONTREIX (Matroux)
* département : CREUSE (23)
* altitude moyenne du terrain : 625 mètres
* type de terrain : territoires agricoles ; forêts et milieux semi-naturels

* principaux dégâts : arbres pliés sans être rompus, un carreau et une croisée brisés, quelques tuiles délogées au château de Matroux

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée (English version) . Cette version de l'échelle EF, élaborée et mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen et permet ainsi une notation précise des tornades, valable autant pour les tornades contemporaines que pour les tornades du passé, et homogène internationalement.
  

Localisation de la tornade

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© Keraunos (fond de carte : carte de l’Etat-Major de 1820-1866)
 

Une "colonne d'une hauteur prodigieuse"

L'Album de la Creuse publie une lettre du maire de Dontreix, dans laquelle il est fait mention d'un phénomène tourbillonnaire, lors de la journée du 8 mai 1832.

Vers midi, plusieurs personnes voient descendre des bois de Matroux un tourbillon qui grandit rapidement, au point de se transformer en une colonne d'une hauteur prodigieuse. Selon un sens de déplacement du "levant au couchant" (est vers l'ouest), le tourbillon ploie des arbres sur son passage. Son bourdonnement est entendu à un demi-quart de lieue à la ronde (environ 700 mètres).

Arrivée sur une pêcherie près du château de Matroux, la tornade imite le claquement d'un "tonnerre furieux", puis projette de l'eau à 200 mètres. Dans le château, elle brise un carreau et une croisée du rez-de-chaussée, puis déloge quelques tuiles. Ce type de dommages relève d'une intensité EF0.

Le phénomène poursuit sa course vers l'ouest, visible "jusque derrière la montagne", ce qui semble indiquer une trajectoire potentiellement significative. En l'état actuel des connaissances, la distance parcourue apparaît indéterminée pour cette tornade. 
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Il est intéressant de noter qu'en dépit d'un éclairage rationnel apporté par l'édile, pour définir les causes de ce phénomène qu'il définit à juste titre comme une "trombe" (terme employé à l'époque), l'imagination populaire atteint ici son paroxysme. Certains habitants considèrent en effet la tornade comme le diable, avec qui un pauvre homme du bois de Matroux aurait pactisé. Il se dit que le curé et le vicaire se sont déplacés dans la cabane de l'infortuné, pour exorciser Satan. Cette imagination populaire était encore tenace dans les campagnes françaises du début du XIXe siècle.

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