Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF0 à Cherbourg-en-Cotentin (Manche) le 3 septembre 1796

Le 3 septembre 1796, une trombe marine est aperçue à proximité du cap Lévi, dans le Cotentin (département de la Manche). Le phénomène finit par toucher terre entre Bretteville et Tourlaville, aujourd'hui Cherbourg-en-Cotentin. Aucun dommage n'est mentionné, d'où l'intensité EF0 retenue
 

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade d'Aunou-sur-Orne (61) de juin 1791intensité maximale : EF0, soit des vents estimés entre 105 km/h et 135 km/h
* distance parcourue : indéterminée
* largeur moyenne : indéterminée

* commune traversée : CHERBOURG-EN-COTENTIN (le Becquet, Tourlaville)
* département : MANCHE (50)
* altitude moyenne du terrain : 5 mètres (altitude approximative)
* type de terrain : territoires agricoles, zones humides

* principaux dégâts : pas de dégâts recensés
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée (English version). Cette version de l'échelle EF, élaborée et mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen et permet ainsi une notation précise des tornades, valable autant pour les tornades contemporaines que pour les tornades du passé, et homogène internationalement.
 

Localisation approximative de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : Carte de l'Etat-Major de 1820-1866)
 
 

Des "tourbillons de fumée très épaisse"

La Sentinelle du 12 septembre 1796 fait mention d'un phénomène tourbillonnaire qui est observé en mer (au large du cap Lévi) et qui finit par gagner la terre entre ce même cap et le lieu-dit du Becquet : "A huit heures et demie [...] s'est élevé une trombe, pompée par de gros nuages, qui couvrait l'horizon ; sa base paraissait avoir 1500 toises de diamètre.[...] Elle s'est portée dans l'anse, et a gagné terre entre le cap Lévi et le Becquet. En abordant la terre, sa base a beaucoup augmenté." 
 
Le phénomène gagne ensuite les marais de Tourlaville, tout en subissant des variations d'état qui peuvent rappeler le comportement de tornades à multi-vortex : "Il y a eu cessation de continuité dans son ascendance pendant quatre ou cinq minutes ; elle a repris sa continuité en passant sur la Mare ou Marais de Tour-la-ville [Tourlaville]. Parvenue sur la côte, elle a parcouru les hauteurs avec beaucoup de rapidité ; alors, sans adhésion aux nuages, des tourbillons de fumée très épaisse se sont élevés pendant cinq à six minutes, chacun à la distance de 500 toises l'un de l'autre."
 
Il n'est pas fait mention de dommages pour cette tornade (dont la trajectoire précise reste par ailleurs indéterminée), d'où l'intensité EF0 retenue. Enfin, l'estimation de la largeur (près de 3000 mètres) est très vraisemblablement exagérée. Cela peut s'expliquer par l'observation à distance du phénomène, mais aussi par le peu de connaissances scientifiques sur le sujet encore à la fin du XVIIIe siècle.

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