Observatoire français des tornades et orages violents

La tornade de Cahors du 5 mars 2024 se manifeste principalement au sein de zones boisées, à l'écart de l'agglomération. Le phénomène s'illustre par un comportement chaotique propre aux tornades de relief, avec de fortes variations d'état et d'intensité. Dans cet environnement peu accessible, l'inventaire des dommages au sol permet de conclure sur une trajectoire minimale certaine de 4,8 kilomètres, et une largeur de 150 mètres (le phénomène est toutefois marqué par des aspirations périphériques très importantes, notamment dans des zones de creux). Indépendament des effets de relief, l'axe de convergence s'illustre pleinement dans les sens de chute des arbres (SO > NE à OSO > ENE en périphérie sud, NO > SE majoritairement en périphérie nord du couloir).

A l'issue d'une enquête de terrain menée par G. Milcareck, le point de départ certain de la tornade est établie à l'intersection de la route de Flottes et du chemin des Junies (plus en amont, de nombreux habitants du hameau de Flottes indiquent avoir entendu un “bruit énorme”, sans que des dégâts soient recensés à cet endroit). Dans ce périmètre, on observe plusieurs arbres déracinés, quelques tuiles emportées sur 3 habitations, un cabanon de jardin pulvérisé et ses restes emportés jusqu’à 150 m dans un pré (d’après la propriétaire). Deux poteaux électriques en bois tombent également sur la route de Flottes tandis que le long du chemin de Junies, un troisième poteau électrique métallique est incliné et une habitation perd plusieurs tuiles. Enfin, dans plusieurs propriétés, du mobilier de jardin est endommagé.

Dans le périmètre des Soliviers, un Velux semble avoir été aspiré sur une habitation. Les dommages dans les jardins ou les bois contigus ne peuvent être répertoriés faute d'accès. Il faut attendre Furoulet pour détecter un petit arbre déraciné, puis à Fréjavise où le coffret d'un compteur électrique est endommagé. Dans ce hameau, la tornade est pourtant bien observée par un témoin, qui la décrit comme "un tourbillon en forme d’entonnoir de 5 mètres de large et qui [...] soulevait de la poussière ainsi que des chaises en plastique de jardin". 

De Nouret à la côte de Nouret, puis dans un creux au nord de Fontanet, la tornade s'évase considérablement et regagne en intensité (EF1). A Nouret, où le phénomène est décrit comme "une masse toute blanche, à la verticale, qui tournait dans les airs", la tornade touche quelques bâtiments (couvertures emportées). Au nord de Fontanet, le phénomène atteint une largeur totale de 400 mètres en raison d'aspirations périphériques importantes. De nombreux arbres sont brisés ou déracinés, certains chênes ayant été déplacés à 1 ou 2 mètres de leur emplacement d'origine. Quelques tuiles faîtières sont arrachées dans une propriété, et au moins un poteau électrique en béton est abattu. 

Après un trajet de plusieurs centaines de mètres sans dégâts perceptibles, la tornade produit de nouveaux dommages (EF0+) dans le versant oriental et descendant du Pech d'Amille, et atteint la zone d'activités de Labastide. Plusieurs enseignes sont atteintes à des degrés divers : éléments de couverture (bardage en tôles) arrachés et emportés à faible distance, diverses pièces de toiture décrochées. Bien qu'impressionnants, ces dommages restent d'intensité EF0+ sur des bâtiments moins résistants dans leur conception que des habitations traditionnelles. 

Les dernières traces du phénomène sont observées à l'est de la route de Toulouse (commune du Montat), où des objets légers sont accrochés à des arbres. Au-delà, plus aucun dégât n’est perceptible au Pech Biel, dans la combe d’Arnis, la combel de Mestre ou dans le village de la Marchande.

L'analyse des dommages conduit à un classement majoritairement EF0 (haut de l'échelon), ponctuellement EF1 notamment dans le vallon de Fontanet, dans un contexte de sols détrempés.

Photographies des principaux dommages :