Une supercellule grêligène évoluant au sein d'un axe de convergence instable
Un axe de convergence s'est comme prévu constitué sur le bassin parisien dès le début d'après-midi. Un net conflit de masse d'air s'est mis en place entre l'air froid de basse couche venu de mer du Nord et de la Manche et l'air chaud encore en position de la Beauce au bassin parisien et aux frontières allemande (25 à 28°C dans l'après-midi).
Ainsi, des orages organisés le long de l'axe de convergence se sont développés sur le nord de la région Centre puis ont gagné les Yvelines avant de balayer Paris et sa petite couronne. L'orage a pris des caractéristiques supercellulaires, confirmées visuellement et par les données (bien qu'éloignées) du radar Doppler de Caen (Trappes étant inopérant).
L'animation radar montre la succession de cellules alignées dans la convergence. La cellule qui a frappé Paris a pris de l'ampleur, jusqu'à entrer en rotation. Les réflectivités radar illustrent le potentiel grêligène de la supercellule.
Animation radar de la supercellule ayant frappé Paris le 3 mai
L'animation satellite illustre parfaitement la situation convergente. On distingue une série de cumulus initialement alignés au sein de l'axe de convergence. La convection prend ensuite de l'ampleur et explose à l'ouest du bassin parisien en direction de la Champagne.
Animation satellite GeoColor de l'après-midi du 3 mai sur le nord de la France (Eumetsat)
Des grêlons jusqu'à 5 cm de diamètre et une activité électrique intense
La supercellule qui a balayé Paris et la petite couronne a produit des chutes de grêle parfois fortes, avec des diamètres de 2 à 3 cm, localement jusqu'à 4 cm sur certains secteurs. Des dégâts sont signalés par plusieurs témoins.
Par ailleurs, l'activité électrique s'est montrée soutenue puisque près de 170 éclairs ont été recensés, dont une dizaine d'impacts au sol, le tout en un peu plus de 30 minutes.
D'autres orages forts entre sud-ouest et Massif Central et dans le nord-est
L'activité orageuse ne s'est pas cantonnée qu'à la région parisienne. En effet, plusieurs foyers d'orages forts ont été observés entre le nord des Pays de la Loire et l'Alsace, en passant par la Champagne et la Lorraine. Là aussi, des lames d'eau significatives et des chutes de grêle de 2 à 4 cm de diamètre ont été relevées.
Il en a été de même sur le sud-ouest du pays, entre sud Aquitaine et ouest Occitanie. On retiendra notamment le passage d'une supercellule qui a produit des grêlons de 4 à 5 cm localement entre le Béarn et l'Armagnac puis une seconde sur la Bigorre et le Comminges.
La lame d'eau radar 24h présentée ci-dessous met en évidence les zones les plus touchées par les orages. On observe des noyaux très restreints de fortes lames d'eau avec des cumuls dépassant parfois 60 mm :