Début d'année instable dans l'ouest de la France

Le bilan de l'instabilité convective sur la période du 1er janvier au 31 mars 2013 présente un fort contraste entre le sud-ouest et le nord-est du pays.

 

Le premier trimestre le plus instable depuis 2001

Le premier trimestre 2013 s'illustre par une situation à dominante plus instable que la normale sur la majeure partie du pays. Si l'on considère la moyenne nationale, l'excédent avoisine 30%, et il faut en effet remonter à 2001 pour trouver un premier trimestre plus instable qu'en 2013. Ceci témoigne du caractère original de ce début d'année, tout particulièrement en regard du début d'année 2012, qui avait présenté à l'inverse un déficit d'instabilité supérieur à 40%, en grande partie imputable au mois de février, exceptionnellement stable.
 
Note : la (MU)CAPE quantifie, en J/kg, l'énergie convective disponible dans un profil atmosphérique. Elle impacte de manière directe les vitesses verticales qui peuvent être observées au sein des cellules convectives, et détermine par conséquent le potentiel orageux.
 

Près de 60 jours avec orage

Cet excédent d'instabilité latente s'est manifesté par un nombre de jours avec orage sensiblement plus élevé que celui observé ces dernières années. Ainsi, au cours du premier trimestre 2013, on enregistre 59 jours avec orage sur la France, contre 40 jours en 2009, 49 jours en 2010, 34 jours en 2011, et seulement 25 jours en 2012 (1er trimestre le plus stable depuis l'année 2000).
 

Un excédent très significatif en Charente, Charente-Maritime et Gironde

Plusieurs départements de l'ouest et du centre-ouest enregistrent un 1er trimestre 2013 remarquable en terme d'instabilité. Alors que cette période avait été régulièrement déficitaire ou proche de la normale ces dernières années sur ces régions, ce début d'année 2013 s'illustre par une anomalie positive de MUCAPE de 80% sur la Charente-Maritime, de 83% sur la Charente et de 88% sur la Gironde. Ces scores positionnent ces trois départements en tête des anomalies les plus fortes constatées durant ce trimestre. A titre d'exemple, il faut remonter à 1977 pour retrouver une situation comparable sur la Charente-Maritime, où une telle anomalie positive ne s'est rencontrée qu'à 3 reprises en plus de 60 ans.
A l'inverse, les départements du Nord, des Ardennes, de la Moselle, du Bas-Rhin et du Pas-de-Calais enregistrent les déficits les plus marqués sur ce premier trimestre, avec un rapport à la normale inférieur à 0,7.
 

Deux tornades et de fortes rafales de vent

Même si la plupart des orages observés durant ce premier trimestre n'ont pas présenté de sévérité particulière, quelques épisodes de forte intensité ont toutefois pu être enregistrés. On retient notamment :
+ 5 février : un front froid convectif très intense et producteur de très fortes rafales de vent balaie un grand quart nord-est du pays, en provoquant des dommages localement sérieux. Le même jour, une tornade frappe la commune d'Etang-sur-Arroux, en Saône-et-Loire.
+ 10 mars : une tornade d'intensité EF1 frappe brièvement le Maine-et-Loire, en produisant quelques dommages
+ 29 mars : un orage de type supercellulaire provoque des chutes de grêle et de fortes pluies dans le sud-ouest du pays