Tornade EF0 à Chavagnac (Dordogne) le 23 juillet 2025

La tornade de Chavagnac est issue d'une structure de type supercellulaire, elle-même formée à partir d'un amas convectif qui prend naissance aux alentours de 16h TU (18h locales) dans l'agglomération de Périgueux. A cette même heure, une supercellule déjà mature ("système C") est observée à 25 km au NE. 

Dès 16h25 TU, une première cellule ("système A") semble se démarquer de l'amas convectif au NE de Saint-Laurent-sur-Manoire. A 16h45 TU, elle présente un caractère orageux et de fortes réflectivités, tandis qu'une seconde cellule ("système B") prend naissance légèrement plus au sud, et une troisième ("système D") plus au nord. A 17h10 TU, le système A désormais à maturité aborde le territoire de Sainte-Orse selon un sens de déplacement de l'OSO vers l'ENE ; le système B suit quant à lui la même trajectoire selon un tracé parallèle environ 5 kilomètres au sud. A 17h30 TU (19h30 locales), le territoire de Sainte-Orse est touché par une tornade issue du système A, tandis que les systèmes A-B-D évoluent simultanément et parallèlement dans un espace restreint de 30 kilomètres.

A 17h45 TU, alors que le système A semble s'amalgamer avec le système D, le système B amorce une inflexion assez franche vers le SE tout en se renforçant considérablement (jusqu'à 60 dBZ). A 18h30 TU, il génère une autre tornade à Chavagnac (distincte de fait de celle de Sainte-Orse), tandis que les systèmes A-D-C finissent par s'agglomérer. A son tour, le système B finit par être rejoint par d'autres formations convectives qui traverseront la Corrèze, le Lot et le Cantal en début de nuit.

De ce fait, deux tornades surviennent à moins de 30 kilomètres de distance et à une heure d'intervalle : une tornade EF0 à Sainte-Orse (17h30 TU) et une tornade EF0 à Chavagnac (18h30 TU). 

La tornade de Chavagnac a pu faire l'objet d'une enquête de terrain par G. Milcareck. Cette dernière met en évidence un axe de dégâts convergents plutôt symétrique et sans aspirations périphériques notables (trajectoire de 1,9 kilomètre) au sein d'un couloir large de 80 mètres en moyenne. Toutefois, la répartition des dommages au sein de cet axe laisse à supposer que le tourbillon présentait une structure anarchique, avec une influence inconstante au niveau du sol (les dommages sont parfois interrompus sur un parcours de plusieurs centaines de mètres). On note enfin que les dégâts se limitent à de la végétation, aucune habitation n'ayant été directement atteinte par la tornade. 

Les premières traces du phénomène sont observées le long de la D60 (à l'ouest de la Borderie) où une branche est brisée. Plus loin, un arbre de très faible dimension est sectionné dans une parcelle forestière. Après quelques centaines de mètres sans dommages identifiés, de nouveaux dégâts se concentrent entre le NE de la Ribaudie et le SSO de Chabrevialard. Là, le phénomène endommage quelques arbres, puis longe la route des Palombes où plusieurs autres arbres sont couchés ou sectionnés à mi-hauteur (ceux-là sont de faible circonférence). Coralie Labellie témoigne : "On l'a vu passer aux Vernets ; par chance elle est passée dans le bois derrière la maison."

La tornade traverse ensuite ladite route avant Chabrevialard et endommage une serre en plastique. Les mêmes dommages se reproduisent sur un parcours supplémentaire de 600 mètres, avant une dissipation définitive du phénomène.

Les dégâts observés relèvent d'une intensité EF0 (haut de l'échelon), les principaux arbres couchés étant peu enracinés et/ou présentant un aspect peu vigoureux. L'absence de projections à distance motive également ce classement.

Photographies des principaux dommages :