Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF1 à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 16 octobre 1910

Le 16 octobre 1910, en début d'après-midi, une tornade de faible intensité (EF1) est brièvement observée dans le quartier de la gare de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le phénomène, bien que très bref, est vu par de nombreux témoins. Un blessé est à déplorer.

Il est à préciser que la ville de Rennes sera de nouveau touchée par une tornade EF0 le 1er mai 2017.

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade de Rennes (35) du 16 octobre 1910intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 300 mètres (distance minimale certaine)
* largeur moyenne : indéterminée

* commune traversée : RENNES (gare, boulevard Solferino)
* département : ILLE-ET-VILAINE (35)
* altitude moyenne du terrain : 32 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés

* principaux dégâts : rames entières de wagons mises en branle ; vitres brisées ; cheminées écroulées ; deux halls endommagés (ardoises enlevées, couverture en zinc des auvents arrachée ou endommagée) ; arbres de grande dimension déracinés dont l'un brisé ; hangar d'une imprimerie démoli (taille de la structure non précisée) ; toiture du bureau d'octroi (petite construction individuelle) arrachée avec la charpente
 
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen
  

Trajectoire de la tornade

 

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La "tornade de la gare"

La tornade de Rennes, qui a légèrement blessé une petite fille, a été vue de nombreux témoins. L'extrait suivant, tiré du quotidien Ouest-Eclair (17 octobre 1910) est tout à fait explicite : "Des nuages superposés couraient très bas dans le ciel, allant en sens inverse et ressemblant à une énorme colonne de fumée poussée par le vent. Bientôt cet amoncellement de nuées très sombres se rassembla ; puis un coup de foudre des plus violents retentit. Ce fut alors dans l'atmosphère, au-dessus de la gare, un bouleversement général. Un tourbillon violent imprima aux nuages un mouvement giratoire et toute la partie composant les ateliers, le dépôt et la gare des marchandises, jusqu’au boulevard Solferino, fut envahie par une espèce de fumée opaque. En même temps, un vent d'une extrême violence tournoyait, produisant un bruit d'enfer."
 
Compte-tenu de l'extrême brièveté du phénomène et de l'absence de dégâts signalés partout ailleurs, il se pourrait que cette tornade se soit limitée au quartier de la gare. Il n'est cependant pas possible de l'attester, faute de reconnaissance de terrain menée en amont et en aval du secteur sinistré.
 
Au lendemain du phénomène, de très nombreux curieux se sont déplacés pour constater les dégâts occasionnés par la "tornade de la gare". Ces derniers relèvent d'une intensité EF1 :
 

Le petit bureau d'octroi, dont la toiture fut complètement arrachée, et qui était à ciel ouvert, a été provisoirement recouvert d'une bâche. L'un des côtés du toit, dépourvu d'ardoises, gît dans la cour de la gare ; l'autre repose en bordure du boulevard Solferino.
 
A la gare des marchandises, le sol est jonché de débris de toutes sortes, tuiles en miettes, morceaux d'ardoises, plaques de zinc, provenant de la couverture des auvents du grand hall de la petite vitesse. Une cheminée située à l'extrémité de ce hall, a été découronnée et le tuyau qui la surmontait a été emporté à plus de cinquante mètres. Un vitrage a été retrouvé rue Saint-Hélier. Le petit hall a été surtout endommagé. Le côté de la toiture donnant vers le Nord, direction d'où venait le cyclone et qui était couvert en tuiles, ressemble à une écumoire. Les tuiles, soulevées par le tourbillon, sont entassées en bordure du toit et il ne reste plus que la charpente en fer. Les gouttières sont tordues et pendent lamentablement. Aux ateliers, on a déjà commencé à procéder aux réparations des vitrages détruits. De même, boulevard Solferino, des ouvriers rétablissent les nombreux fils téléphoniques coupés.


 Trois arbres du boulevard ont été complètement déracinés ; un autre a été brisé ; les branches d'un cinquième ont été émondées. Des ouvriers ont élagué les arbres détruits et scié les troncs, qui ont été transportés aux chantiers de la ville.

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