Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF1 à Dieuze (Moselle) le 9 juin 1862

Le 9 juin 1862, après une journée de forte chaleur, une tornade de faible intensité (EF1) est observée à Dieuze (Moselle) dans la forêt domaniale de Saint-Jean (bois de Morsack). Plusieurs centaines de chênes sont endommagés par le tourbillon.

Il est à noter que cette tornade survient seulement 7 ans après un autre phénomène tourbillonnaire survenu le long des rives du Verbach, toujours à Dieuze, le 11 mai 1855. D'intensité EF0, la tornade avait surtout bouleversé des jardins.
 

Principales caractéristiques de la tornade

intensité maximale : EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 1 kilomètre (distance minimale certaine)
* largeur moyenne : 300 mètres

* commune traversée : DIEUZE (forêt domaniale de Saint-Jean)
* département : MOSELLE (57)
* altitude moyenne du terrain : 215 mètres
* type de terrain : forêts et milieux semi-naturels

* principaux dégâts : des centaines de chênes séculaires ébranchés,  déracinés, tordus ou étêtés
 
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
 

Parcours de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : carte de l’Etat Major de 1820-1866)
 

Un bruit analogue au "ronflement d'une énorme toupie"

La tornade EF1 de Dieuze du 9 juin 1862 est citée par le Courrier de Nancy, qui publie la lettre d'un lecteur qui a assisté au phénomène.

Après une journée chaude et une température assez remarquable de 30°C, un orage s'approche de Dieuze avec un aspect plus menaçant qu'à l'accoutumée. A quelques kilomètres à l'Ouest de la ville, un bandeau noir s'infléchit, prend une teinte gris-cendré puis se précipite tel un cône aigu vers la terre. Animée d'un mouvement giratoire caractéristique, la tornade ainsi constituée produit un bruit comparable, selon les témoins, au ronflement d'une énorme toupie.

Si la ville est épargnée par les vents les plus violents, il n'en est rien du bois de Morsack (forêt domaniale de Saint-Jean) qui est traversé de part en part par le tourbillon. D'Ouest en Est, et sur une bande de terrain large de 300 mètres, des centaines de chênes séculaires sont ébranchés, déracinés, tordus ou étêtés. Les effets du tourbillon se seraient arrêtés au niveau de l'étang des Essarts.

L'absence d'informations complémentaires sur les dégâts incite à la prudence sur l'intensité du phénomène, que nous classons a minima en intensité EF1 (il n'est pas fait mention de projections à distance).
 

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