Observatoire français des tornades et orages violents

La première dégradation orageuse étendue de l’année 2023 a été observée ce mercredi 8 mars. Des orages parfois actifs se sont en effet développés en cours d’après-midi et de soirée, au sein d’une masse d’air d’origine tropicale instable et dans un contexte de flux zonal rapide et dynamique.

Quelques orages ont affecté dans un premier temps l’Aisne et les Ardennes en milieu de journée, en bordure sud d’un système perturbé qui produisait alors de la neige sur le Nord et le Pas-de-Calais. L’activité orageuse a ensuite repris de manière nettement plus soutenue en fin d’après-midi sur les Pays-de-la-Loire, l’Aquitaine, la Normandie et la Champagne, à l’avant d’un front froid, dans une configuration typique d’un début de printemps.

De nouveaux foyers orageux se sont ensuite formés en soirée entre Aquitaine et Occitanie, et plus encore entre le Centre et la Lorraine. Bien électriques, ces orages ont produit des chutes de grêle (diamètres parfois proches de 1,5 cm) et des rafales de vent comprises entre 80 et 90 km/h.

Au total, 6627 décharges de foudre ont été enregistrées sur la France au cours de cette journée. Ce sont les Ardennes, l’Yonne et l’Aube qui arrivent en tête des départements les plus foudroyés, avec respectivement 785, 694 et 612 éclairs détectés.

L’instabilité était marquée durant cette journée sur ces régions, comme en témoigne la prévision courte échéance du modèle ARW/HRRR 4 km de Keraunos, qui affichait des valeurs de MUCAPE localement proches de 1000 J/kg, soit des valeurs élevées pour une première décade de mars. Les forts cisaillements associés ont d’ailleurs produit un contexte propice à la formation d’amorces supercellulaires, ce qui a été confirmé par les observations in situ.