Les 15 premiers jours de janvier 2014 se distinguent par un fort excédent de douceur dans les basses couches de l'atmosphère.

3 janvier 2014 : flux perturbé sur la France avec puissants orages entre Picardie et Nord - Pas de Calais.
Image satellite canal visible du 03.01.2014 à 16h locales. (c) METEOSAT
Un potentiel orageux très supérieur à la normale
Le bilan de la première quinzaine de l'année 2014 fait ressortir une forte anomalie chaude, tout particulièrement sensible dans les basses couches de l'atmosphère.
Ainsi, vers 1.500 mètres d'altitude (850 hPa), les quinze premiers jours de janvier présentent un excédent de +3,0°C par rapport à la normale (1981-2010), soit la 7ème valeur la plus chaude depuis le début des années 1950.
Lorsque l'on analyse l'étage moyen supérieur, vers 5.500 mètres d'altitude (500 hPa), un excédent est également présent, mais beaucoup plus modeste (+1,0°C par rapport à la norme). La première quinzaine de janvier 2014 ne figure de ce fait pas parmi les 10 premières quinzaines de janvier les plus chaudes de ces soixante dernières années à cette altitude (voir graphique ci-dessous au centre).
La conjonction d'un fort excédent doux en basses couches et de conditions thermiques plus proches de la normale à l'étage moyen a eu pour principale conséquence de générer des profils plus instables que la normale. Ainsi, si l'on analyse la moyenne nationale de la MUCAPE durant cette période, 2014 se positionne au 4ème rang des débuts d'année les plus instables depuis 1948 (voir graphique ci-dessous à droite).
Cet excédent d'instabilité s'est traduit par une activité orageuse sensiblement plus marquée qu'à l'ordinaire en cette période de l'année. Ainsi, sur la période du 1er au 15 janvier 2014, on dénombre 9 jours avec orage. Sur la même période, on comptabilisait 1 jour en 2009, 8 jours en 2010, 6 jours en 2011, 4 jours en 2012 et 4 jours en 2013.
Nouveau record d'instabilité pour la journée du 4 janvier
Les journées du 3 et du 4 janvier ont connu les orages les plus virulents de cette quinzaine.
Le 3 janvier, un puissant système orageux linéaire a généré des rafales convectives de 100 à 120 km/h de la Somme au Nord - Pas de Calais. De nombreux dommages ont été observés, notamment dans la région de Lille, où s'est développée une tornade d'intensité EF1. Cette dernière a plus particulièrement frappé la commune de Leers, où une cheminée de briqueterie haute de 45 mètres s'est effondrée. Plusieurs dizaines de maisons ont également été endommagées.
Le 4 janvier, des orages se sont développés sur un front froid instable. Ils ont présenté des intensités localement fortes près de l'Atlantique et sur le sud du pays, notamment en raison de rafales convectives supérieures à 90 km/h. Ainsi, des valeurs de 90 à 130 km/h ont ainsi été enregistrées sur plus de 30 stations météorologiques entre l'Aquitaine, Midi-Pyrénées, le Languedoc, Rhône-Alpes et la Provence.
De fait, l'instabilité moyenne nationale enregistrée ce jour-là constitue le nouveau record absolu quotidien pour un 4 janvier depuis le début des années 1950. Le record du 4 janvier 1961 est ainsi battu.
Les deux séries de champs de modèles ci-dessous illustrent d'une part les valeurs de MUCAPE et de MULI simulées par le modèle WRF Europe en résolution 16 km pour la journée du 4 janvier 2014 (record absolu d'instabilité quotidienne), et d'autre part ces mêmes paramètres d'instabilité simulés par le modèle WRF Europe en résolution 30 km (reforecast) pour la journée du 4 janvier 1961 (ancien record quotidien).
On note pour ces deux journées des valeurs d'instabilité qui ne sont pas remarquables dans l'absolu, mais qui le sont tout à fait pour un mois de janvier.
4 janvier 2014, 09h TU 4 janvier 2014, 12h TU 4 janvier 2014, 15h TU








