Des orages forts, parfois violents, ont frappé la France lors du week-end de l'Ascension. Inondations, grêle et rafales de vent parfois violentes ont été fréquemment observées sur le sud-est jusqu'à la vallée du Rhône d'une part et du centre-ouest aux Ardennes d'autre part.
Résumé de l'épisode orageux
L'épisode orageux de ce week-end de l'Ascension s'est caractérisé par des orages très nombreux sur l'ensemble du territoire national. Malgré des forçages très peu structurés en altitude, des phénomènes violents ont néanmoins été observés.
Samedi 4 juin, les orages les plus musclés ont frappé le sud-est de la France et particulièrement les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, la Drôme, l'Isère et l'Ain, ainsi que de manière moins généralisée un axe s'étendant du centre-ouest aux Ardennes.
Dimanche 5 juin, les départements du sud-est de la France sont à nouveau touchés, avec extension des orages forts voire localement violents jusqu'aux départements du Var et des Alpes-Maritimes et à la Corse. Sur le nord et l'ouest de la France, les orages sont rendus forts (ponctuellement violents) par des chutes de grêle ou des inondations produites par des lames d'eau horaires importantes.
Il convient de noter que cet épisode ne s'est pas arrêté aux frontières françaises, puisque bon nombre de pays européens ont connu des orages parfois virulents avec grêle, inondations et violentes rafales de vent. L'image satellite ci-dessous, du 5 juin à 12h UTC met clairement en évidence l'activité convective très étendue sur une grande partie de l'Europe avec minimum d'altitude (goutte froide positionnée dans le Golfe du Lion) - source METEOSAT8
Phénomènes observés
De nombreuses chutes de grêle, atteignant parfois 4 à 5 cm de diamètre ont été observées, ainsi que d'importantes lames d'eau provoquant parfois des inondations et des rafales de vent supérieures à 90 km/h.
La carte ci-contre localise les chutes de grêle recensées sur les deux jours (samedi 4 et dimanche 5), pour la plupart sur le sud-est, le long de vallée du Rhône et de la Saône ainsi que sur un axe centre-ouest / Ardennes. Les deux zones ont été les plus soumises au risque d'orages forts ou localement violents.
Il est tombé jusqu'à 160 mm en 1h environ à Loriol-Le-Comtat dans le département de Vaucluse, près de Carpentras dimanche 5. La veille, des grêlons de 4 voire localement 5 cm ont frappé la commune de Cavaillon. A Peypin (13) samedi 5 juin, une lame horaire de 110 mm environ a été enregistrée.
Des rafales de vent proches de 90 km/h ont été observées le 4 juin sur l'Ain et l'Isère, ainsi que sur Paris (88 km/h à Montsouris) et dans l'Aisne le dimance 5 juin.
Au niveau hydrologique, sur la Cote d’Azur, des crues significatives ont été observées dans les réseaux secondaires.
La Nartuby a notamment produit une crue quinquennale à Trans-en-Provence. D’une manière générale, les fleuves côtiers ont aussi fourni des réactions significatives. Comme attendu, la propagation aux cours d’eau principaux est restée faible, les cumuls n’ayant pas été suffisants.
Sur le reste du territoire, on a fréquemment pu observer des ruissellements et accumulations en points bas sous les fortes intensités dans les zones où les terrains sont artificialisés.
Parfois, ces phénomènes d’accumulation ont pris des proportions très importantes, comme à Carpentras où des quartiers entiers se sont trouvés inondés. On y a relevé 162 mm en une heure, il est évident que face à de tels cumuls, aucun réseau d’évacuation n’a suffisamment de capacité pour absorber les eaux. Dans cette zone où de très forts cumuls localisés ont pu être observés, il est probable que des réactions assez importantes des réseaux très secondaires se soient produites. En revanche, du fait de la relativement faible étendue du phénomène extrême, les réactions dans les réseaux plus importants sont restées très limitées.
Plus fréquemment, les phénomènes de ruissellement urbain et d’accumulations en point bas sont restés d’ampleur plus raisonnable comme à Epargny dans l’Aisne, à Blois dans le Loir-et-Cher ou encore dans l’Oise, même s’ils ont pu localement causer des dégâts. Ces inondations locales sont là aussi le fait d’intensités fortes, faiblement mobiles, qui s’abattent sur des terrains imperméabilisés (réseaux routiers, agglomérations, surfaces agricoles présentant des semelles de labour...).
Contexte météorologique
L'activité orageuse particulièrement intense qui a frappé la basse vallée du Rhône ces 3, 4 et 5 juin a été consécutive à l'isolement d'une goutte froide sur les Baléares, puis à sa remontée progressive vers le golfe du Lion. La succession de champs ci-dessous (Fig. 1) montre la faible mobilité de ce minimum d'altitude, par intervalles de 12h, les 4 et 5 juin. On note une quasi-stationnarité le 4 juin, déjà entamée la veille, vu que le minimum était déjà calé sur les Baléares dès le matin du 3 juin. Cette configuration a permis le maintien durant trois jours d'un flux fortement cyclonique de secteur sud-est sur la basse vallée du Rhône en particulier. Une masse d'air maritime, d'origine tropicale, a circulé dans ce flux, apportant continûment sur nos régions méditerranéennes de l'air chaud et très humide en basses couches.
Fig. 1 / WRF 8 km FRANCE / champ à 500 hPa : isohypses et tourbillon absolu
La présence à l'étage moyen d'un air très frais, associé au minimum d'altitude, a permis une instabilisation marquée de la masse d'air. Les profils verticaux ont ainsi présenté en journée une MLCAPE généralement supérieure à 1000 J/kg sur une grande partie du pays, soit des valeurs d'instabilité largement suffisantes pour supporter des développements orageux vigoureux (cf. Fig. 2). L'instabilité verticale à l'étage moyen était toutefois plus particulièrement marquée dans le quart sud-est du pays, comme l'indique l'indice ADEDOKUN 1, calculé ici par le modèle WRF 8 km. Cet indice a pour vocation d'évaluer l'instabilité latente entre les niveaux 850 hPa et 500 hPa, en prenant en considération les températures pseudo-potentielles à ces deux niveaux. On note que des noyaux d'instabilité marquée étaient présents ce 5 juin du Vaucluse aux Bouches-du-Rhône jusqu'aux Alpes-Maritimes, indiquant un potentiel de convection sévère accru.
L'ensemble a permis la formation d'orages peu mobiles sur ces régions. Calées sur les reliefs et les axes de convergence constitués en basse vallée du Rhône, ces cellules orageuses ont présenté à plusieurs reprises des propagations rétrogrades en raison d'une alimentation constante en air humide en basses couches et d'une structure verticale des vents favorable aux alimentations arrière.
Fig. 2 / WRF 8 km FRANCE / run du 5 juin 2011 00Z et Fig. 3 / WRF 8 km FRANCE / run du 5 juin 2011 00Z
Coupures de presse
De violents orages et d'importants dégâts dans l'Ain
source : Le Progrès
Les violents orages qui ont traversé le département du sud au nord hier, en fin d’après-midi, ont provoqué d'importants dégâts. De fortes rafales de vent ont d’abord touché la région de Belley. Les arbres et les toitures en ont souffert, sans parler des branchages répandus sur la chaussée, des fils électriques arrachés et des chutes d'objets divers.
De véritables trombes d’eau se sont ensuite abattues sur Ambérieu, Lagnieu, sur la Côtière et Bourg-en-Bresse. La perturbation a ensuite perdu de sa force et s'est estompée vers 21 h 15, après avoir franchi l'agglomération burgienne.
Inondations dans les caves, les garages et les habitations, routes submergées… À 22 heures, les sapeurs-pompiers étaient toujours mobilisés sur une cinquantaine d'interventions. Ils ne déplorent aucun dégât aux personnes, ni familles relogées. Sous le pont du mail à Bourg, et dans le secteur de Meximieux, ils ont toutefois dû secourir des automobilistes bloqués dans leurs voitures.
À Lagnieu (photo), vers 20 heures, les sapeurs-pompiers ont dû intervenir, suite à l'orage brutal qui a déversé 35 mm d'eau en quelques minutes. Le bassin principal de la piscine municipale avait débordé dans une galerie technique.
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Violents orages dans la région de Saint-Marcellin
source : Le Dauphiné Libéré
Un très violent orage accompagné localement de grêle s’est abattu samedi en fin d’après-midi sur la région de Saint-Marcellin ainsi que sur le Royans. En quelques minutes, d’importantes quantités d’eau se sont accumulées, tout particulièrement sur l’agglomération de Saint-Marcellin. Le parking de l’Intermarché de Saint-Sauveur a ainsi été noyé sous plusieurs centimètres d’eau. Selon un témoin, cette eau a pénétré dans le magasin, contraignant le personnel à jouer du balai brosse, de la serpillère et du seau pour éviter l’inondation.
Selon les sapeurs-pompiers, de nombreuses chutes de branchages et d’arbres se sont produites sur les voies secondaires de tout ce secteur et de nombreuses inondations de locaux, de caves et de garages ont été enregistrées. Vers 19 h 15, alors que la situation commençait à se normaliser, le Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) comptabilisait une centaine d’interventions liées aux intempéries. D’ailleurs, une salle de crise a été ouverte au Codis, suivant une procédure ponctuelle permettant de mobiliser davantage d’opérateurs et plus de lignes pour traiter l’ensemble des appels et répartir les interventions. En soirée, aucun événement marquant ni aucune victime n’était heureusement à déplorer.
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Des Alpes à la mer, le ciel nous est tombé sur la tête
source : La Provence
Des orages et des trombes d'eau. Voilà, en quelques mots, le résumé de la journée d'hier. Et la description de ce qui nous attend aujourd'hui. Car ce dimanche devrait, selon Météo France (voir la carte en dernière page), ressembler en tous points à ce que les Provençaux, des Alpes au littoral méditerranéen, en passant par le Vaucluse, ont subi: un véritable déluge.
Premiers servis, les Marseillais. Entre 3 et 7 heures du matin, Marseille et sa région ont été frappées par deux violents orages qui se sont traduits par des précipitations de l'ordre de 12 à 26 litres au mètre carré avec des rues transformées en rivières et torrents. Mieux qu'en novembre ! Aix et sa région ainsi que le pourtour de l'étang de Berre n'ont pas été épargné, bien au contraire : 48 litres au mètre carré sur Aix; 51 litres au mètre carré sur l'aéroport !
Conséquence de ces très fortes pluies, les pompiers ont dû intervenir en masse, le trafic sur les autoroutes A55, A50 et A51 a été perturbé et les plages ont été fermées pour cause de pollution. Pire encore, ce qui est advenu à ce producteur de salades de Plan d'Orgon.
Vers 13 heures, il a perdu sa production des salades, soit de 250000 à 300000 pièces hachées par la grêle en quatre minutes seulement. Dans la cour d'une autre exploitation un platane vieux de 400 ans a été arraché par le vent, endommageant en s'effondrant des serres, des véhicules et des habitations. À Alès, la première corrida de la feria a été annulée, là encore en raison des fortes pluies.
En Vaucluse aussi, l'épisode orageux d'hier a été particulièrement violent. Ainsi à Cavaillon et Cheval-Blanc, un orage de grêle a causé d'importants dégâts: branches et toitures arrachées, vitres et verrières cassées, voitures bosselées... À la sortie de la ville, la station Total a été dévastée. Le corso, prévue pour le soir même, a été annulé par précaution.
Aucun bilan de l'état des vergers, très chargés en fruits, n'a pu être fourni hier mais les dégâts, là encore, pourraient être sérieux. À Pernes, le toit d'une maison frappée par la foudre a été partiellement détruit. Tout comme à Orange, où pour éviter la propagation d'un incendie consécutif, là aussi, à la foudre, les pompiers ont dû démonter l'ensemble d'une toiture.
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La gare de Saint-Pierre-des-Corps inondée
source : France 3
Les violents orages de la nuit dernière en Touraine ont provoqué une inondation dans la gare de St Pierre des Corps.
Les pluies d'orage ont envahi les passages souterrains de la gare hier soir vers 20h30. L'eau est montée à près d'un mètre.
Les quatre-vingt sapeurs pompiers dépêchés sur place ont dû pomper pendant plus de quatre heures pour stopper l'inondation.
Le trafic ferroviaire n'a pas été interrompu mais des cordons de sécurité ont été mis en place par des agents SNCF pour faire traverser les voies aux voyageurs.
Autre conséquence, les ascenseurs à destination des personnes à mobilité réduite sont en panne. Ils devraient être réparés dans l'après-midi.
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La région de Luxeuil touchée par les orages
source : L'Est Républicain
Luxeuil-les-Bains. Hier matin, les images du ‘’déluge’’ étaient encore dans toutes les têtes. Et ses stigmates encore bien visibles sur les routes jonchées de cailloux et de graviers, dans les caves et rez-de-chaussée submergés en quelques minutes par les eaux du violent orage qui s’est abattu samedi — en fin d’après-midi — sur la région de Luxeuil-les-Bains.
C’est en fait à partir de 16 heures avant-hier, que des pluies torrentielles, accompagnées de chutes de grêle, ont de manière violente et fulgurante balayé un périmètre très localisé de cette terre sous-vosgienne.
Une cinquantaine d’interventions
À partir de 16h20 et bien après la fin des intempéries, les sapeurs-pompiers de Luxeuil et leurs collègues de Saint-Loup-sur-Semouse sont intervenus à une cinquantaine de reprises, majoritairement dans des opérations de pompage de caves, de commerce ou de maisons d’habitation inondés.
À l’heure des premiers bilans, hier matin, trois communes, outre la Cité des Thermes, semblaient avoir été tout particulièrement touchées par le phénomène météorologique : Saint-Sauveur, Froideconche et Esboz-Brest…
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Dégâts très importants après un orage de grêle à Cavaillon
source : La Provence
Un violent orage de grêle s'est abattu sur Cavaillon cet après-midi peu après 13h. Les grêlons, de plusieurs centimètres ont fait d'importants dégâts, notamment à la station Total de la route d'Avignon, et endommagé des verrières et des véhicules stationnés à l'extérieur.
Des branches ont également chuté sur la chaussée et de dégâts des eaux sont actuellement à déplorer. Les secours sont à pied d'oeuvre mais devant le grand nombre d'appels, ils sont contraints de parer au plus pressé.