Observatoire français des tornades et orages violents

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Avril 2012

Un mois régulièrement orageux mais sans épisode sévère

Résumé du mois

Le mois d'avril 2012 a été caractérisé par un très grand nombre de jours avec orage, mais avec des intensités le plus souvent modérées, et surtout peu d'épisodes orageux de grande ampleur et bien organisés. On retiendra néanmoins quelques orages de grêle de forte intensité, tout particulièrement le 10 avril sous un orage supercellulaire dans les Pyrénées-Orientales, ainsi que la tornade EF1 de Seysses, au sud-ouest de Toulouse.
 

Faits marquants du mois

- le 6 avril : des orages rendus forts par des chutes de grêlons de diamètre supérieurs à 2 cm affectent l'Ariège, la Haute-Garonne et la Gironde.
- le 10 avril : des chutes de grêle parfois fortes frappent notamment les Pyrénées-Orientales.
- le 21 avril : de fortes rafales de vent sont observées sous orage sur les départements du Jura et de la Saône-et-Loire, et de la Loire-Atlantique.
- le 26 avril : de forts orages de grêle balaient les départements du Nord et du Pas-de-Calais en cours d'après-midi
- le 29 avril : de forts orages de grêle et une tornade d'intensité EF1 frappent le département de la Haute-Garonne
- le 30 avril : de fortes rafales de vent sont relevées sous orage sur les départements de l'Indre, de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et de la Haute-Saône. Des dommages consécutifs à de fortes précipitations d'origine convective sont également signalés sur le Lot.

 

Fréquence des orages

On dénombre 29 jours avec orage.
Le nombre de jours avec orage est particulièrement élevé, vu qu'on ne compte qu'une seule journée sans orage durant ce mois. Avril 2012 constitue ainsi, et de loin, le mois d'avril le plus régulièrement orageux depuis 2009. La répartition de ces jours avec orage a été parfaitement homogène au cours de ce mois, avec 9 jours en 1ère décade, 10 jours en 2ème décade, et 10 jours en 3ème décade.
Cette activité orageuse a été répartie de manière homogène sur le territoire, avec néanmoins un pic marqué de 16 jours avec orage sur le département des Pyrénées-Atlantiques. A l'inverse, des départements comme la Haute-Loire, la Lozère ou la Charente-Maritime ont été peu affectés par les orages, avec moins de 5 jours d'activité orageuse sur ce mois.
Les évolutions interannuelles sont très largement positives sur la majeure partie du pays par rapport aux mois d'avril 2010 et 2011. Seule une partie du littoral Atlantique d'une part, et de l'extrême nord-est du pays d'autre part, enregistre un nombre de jours d'orage en baisse cette année par rapport au cru 2011.

 
       
Nombre de jours avec orage (à gauche) et écart à la moyenne 2009-2012 (à droite)
 

Intensité des orages

6 jours avec orage fort et 1 jour avec orage violent ont été recensés durant ce mois.
Parmi les phénomènes orageux enregistrés, on relève : 1 tornade0 trombe4 lames d'eau avec dégâts13 chutes de foudre destructrice65 chutes de grêle de forte intensité12 rafales convectives sévères.

Nombre de jours avec orage fort
 
 

Indice national de sévérité orageuse

A échelle nationale, l'ISOmoyen mensuel ressort à 2,21. Cette valeur est voisine de celles enregistrées en avril 2009 et 2011, et ne présente donc pas d'anomalie particulière. Depuis 2009, c'est le mois d'avril 2010 qui s'illustre par une anomalie forte, négative en l'occurrence, puisque l'ISO moyen mensuel n'était alors que de 0,69.

La journée la plus orageuse de ce mois (29 avril) présente un ISO proche de 8 ; à l'exception d'avril 2010, il s'agit ici de l'ISO maximal mensuel le plus faible depuis 2009 pour un mois d'avril. Ceci témoigne d'une absence d'épisode orageux majeur à échelle nationale durant ce cru 2012.
La distribution décadaire est relativement homogène, avec néanmoins une activité orageuse plus marquée constatée en fin de mois :1,9 en première décade, 1,8 en deuxième décade et 3,2 en troisième décade.

 
 
 

Ecarts à la normale

L'instabilité latente a été contrastée sur la France durant ce mois d'avril. Si les valeurs ressortent largement supérieures à la normale près des côtes de la Manche, l'anomalie positive ne devient que faiblement positive sur les régions centrales. Les valeurs d'instabilité sont même déficitaires sur l'Alsace et près du Jura.

Les contenus en eau précipitable sont déficitaires sur un tiers ouest, normaux sur un axe central et excédentaires sur un tiers est du pays. A l'échelle nationale, les valeurs ressortent donc neutres.
 
       
Rapport à la normale de la MUCAPE (à gauche) et rapport à la normale de l'eau précipitable (à droite)