Observatoire français des tornades et orages violents

Une première décade de mars froide et instable sur la France

Des températures plus froides que la normale à toutes altitudes sur la France


Ces dix premiers jours de mars ont été caractérisés par un temps froid, propice aux giboulées neigeuses jusqu'en plaine. Les chutes de neige se sont parfois montrées très marquées sur les reliefs de l'est, et ce dès la moyenne montagne.
 
La configuration synoptique générale a été dominée par un flux de nord à nord-ouest dépressionnaire avec des descentes polaires successives. On retrouve ainsi vers 5500 m d'altitude (étage moyen) une anomalie de température de l'ordre de -3 à -4°C, et ce sur l'ensemble de l'Europe de l'ouest, jusqu'au bassin méditerranéen occidental. A l'inverse, les hauts géopotentiels ont dominé et la masse d'air s'est révélée extrêmement douce en altitude de la Finlande aux Carpates et à l'Eurasie :




On retrouve également cette anomalie négative sur l'ouest de l'Europe à plus basse altitude puisque vers 1500 m, des conditions plus froides que la normale ont dominé des îles britanniques au Maghreb. Cette masse d'air froide a favorisé l'occurrence de chutes de neige jusqu'aux montagnes de l'Algérie et du Maroc mais également sur la péninsule Ibérique ou la Sicile.
Plus à l'est, l'anomalie douce exceptionnelle en place depuis février se maintient, avec des températures supérieures aux normales de 5 à 6°C sur l'est de l'Europe, jusqu'au Kazakhstan :




Une masse d'air instable sur toute l'Europe


Cette première décade de mars 2016 a connu une succession de vagues orageuses typiques de cette période de l'année. Les traînes ont été actives sur la France, notamment le 2 mars où un derecho hivernal a frappé les régions du nord et du nord-ouest. Quotidiennement, la France a connu des orages et ce jusqu'au 10 mars. 

Ces orages ont pu se développer grâce à une instabilité persistante. L'ensemble de l'Europe, sauf le sud-ouest de la péninsule Ibérique et la Scandinavie, a connu une première décade plus instable que la normale. Cette instabilité a même été très marquée de la Grèce à la Mer Noire où l'activité orageuse s'est localement révélée virulente en raison de la forte anomalie chaude en surface. C'est le long de cet axe que les orages ont été les plus nombreux ces 10 premiers jours de mars.