Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF3 à Ceaux-en-Couhé (Vienne) le 13 septembre 1835

Le 13 septembre 1835, une tornade de forte intensité (EF3) dévaste deux territoires communaux du Sud de la Vienne, et plus particulièrement un hameau de Ceaux-en-Couhé, où les dégâts sur la végétation sont spectaculaires.
 
Le même jour, une très probable tornade est observée à Marnay, dans le même département, sur les rives de la Clouère.
 

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade de Ceaux-en-Couhé (86) du 13 septembre 1835intensité maximale : EF3, soit des vents estimés entre 220 km/h et 270 km/h
* distance parcourue : indéterminée (au moins 2 kilomètres)
* largeur moyenne : indéterminée

* communes traversées : CEAUX-EN-COUHÉ (Monts), CHAMPAGNÉ-SAINT-HILAIRE
* département : VIENNE (86)
* altitude moyenne du terrain : 120 mètres
* type de terrain : territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels

* principaux dégâts : arbres de gros diamètre broyés depuis le pied jusqu'au sommet et portés à des distances de 100 mètres environ ; arbres dépouillés dont il ne reste que le tronc et les grosses branches ; maïs et pommes de terre arrachés ; vignes hachées et ceps brisés ; énorme branche de cormier retrouvée à plus de 500 mètres de l’arbre mutilé ; maisons renversées (pas plus d'informations) ; mare entièrement vidée et pluie de poissons observée à environ 5 ou 6 kilomètres de distance ;

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
   

Trajectoire de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : Carte de l'Etat-Major de 1820-1866)
 

Des arbres broyés et emportés à une distance de 100 mètres

Les informations relatives à la tornade EF3 de Ceaux-en-Couhé, bien qu'ayant fait l'objet de nombreuses publications, ne nous permettent de valider ni la distance parcourue, ni la largeur moyenne (une largeur de 12 à 14 mètres est mentionnée dans les sources, mais cette dernière apparaît faible et ne peut être attestée).
 
D'après l'Echo du Monde Savant de 1835, la tornade traverse a minima le domaine de Monts (situé à l'Est de Ceaux-en-Couhé), les prairies qui bordent le Clain, puis le territoire de Champagné-Saint-Hilaire (sans plus de précisions). Sur cet espace d'environ 2 kilomètres, les dégâts sur la végétation sont considérables et relèvent d'une intensité EF3. Au domaine de Monts, des arbres d'une certaine grosseur sont dépouillés ; d'autres sont broyés et emportés à une centaine de mètres de distance. Dans les champs, la tornade arrache des parcelles de maïs et de pommes de terre. Dans les vignobles, les ceps sont brisés et les plants hachés. Plus loin, de très gros châtaigniers sont arrachés par la tornade et retrouvés dans les prairies qui bordent le Clain, sans que la distance parcourue ne puisse être déterminée. Enfin, une grosse branche de cormier aurait été retrouvée à 500 mètres de l'arbre dont elle provenait.
 
Dans son ouvrage publié en 1840, Peltier indique également, sans plus de précisions, que la tornade "a causé les dégâts habituels d'arbres arrachés et brisés et de maisons renversées". Cette dernière information n'a toutefois pas pu être vérifiée.
 
Plus étonnant encore, la tornade aurait asséché l'eau et le contenu d'une mare sur le territoire de Champagné-Saint-Hilaire, pour le déverser à environ 5 ou 6 kilomètres de là, sous forme d'une pluie de poissons.
 

Un autre phénomène tourbillonnaire près de Saint-Maurice-la-Clouère le même jour ?

L'Echo du Monde Savant décrit une très probable tornade EF1, survenue sur les rives de la Clouère, entre Marnay et Saint-Maurice-la-Clouère : "Avant cette trombe, une autre moins considérable à la vérité, mais aussi surprenante par ses effets, s'était manifestée dans la commune de Marnay, canton de Vivonne, et celle de Saint-Maurice, canton de Gençay, sur les domaines de Reigné [Reigner] et de Latouche-Gavaret [Touche Gavaret]. Là sur une largeur d'environ cinquante pieds et une longueur indéterminée, la trombe a brisé ou arraché une quantité considérable d'arbres de toutes grosseurs, et a enlevé de la rivière de la Clouère, près de Reigné, une colonne d'eau d'un grand diamètre et d'une hauteur de plus de cent pieds."
 
Ce phénomène, qui se situe dans la trajectoire de la tornade de Ceaux-en-Couhé, aurait toutefois été aperçu avant, ce qui ne permet pas d'établir de lien direct avec le premier événement.
 

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