Observatoire français des tornades et orages violents

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Juillet 2012

Un mois normalement orageux mais peu de phénomènes sévères pour un mois d'été

Résumé du mois

Le mois de juillet 2012 a été caractérisé par un nombre de jours avec orage qui se positionne dans la norme, mais la sévérité des phénomènes orageux a néanmoins été plus modeste qu'à l'ordinaire pour un mois d'été. On retiendra toutefois l'épisode groupé de tornades qui a concerné les départements du Calvados, de la Seine-Maritime et de l'Oise le 7 juillet. Dans l'ensemble, l'analyse des indicateurs montre que le potentiel de convection sévère a été plus faible que la normale durant ce mois, conséquence notamment d'une MUCAPE moyenne déficitaire de 30%.
 

Faits marquants du mois

- les 4 et 5 juillet : de nombreuses régions sont concernées par une activité orageuse ponctuellement forte caractérisée par de très fortes précipitations.
- le 7 juillet : des orages ponctuellement violents affectent la majeure partie du pays. 4 tornades frappent successivement le Calvados, l'Oise, la Seine-Maritime et de nouveau le Calvados.
- le 15 juillet : une tornade frappe Saint-Bresson, en Haute-Saône, une première pour ce département depuis plus d'un siècle.
- le 27 juillet : des orages localement violents génèrent de très fortes pluies, des chutes de grêle et de fortes rafales de vent sur plusieurs régions.

 

Fréquence des orages

On dénombre 25 jours avec orage. Juillet 2012 se positionne ainsi dans la moyenne des mois de juillet des années précédentes, pour ce qui concerne le nombre de jours avec orage. Cette activité orageuse a été répartie de manière relativement peu homogène sur les 3 décades du mois, avec 10 jours en première décade, seulement 6 en deuxième décade et 9 en troisième décade.
Les orages ont été plus nombreux sur la moitié est du pays, avec le plus souvent entre 10 et 13 jours d'orages sur ces départements. Les départements les plus régulièrement frappés par les orages sont ainsi le Nord, la Moselle, le Bas-Rhin, le Jura, l'Ain, la Savoie, et les Alpes-de-Haute-Provence (département le plus orageux du mois, avec de l'orage en moyenne 1 jour sur 2).
A l'inverse, les départements qui s'étirent de la Charente-Maritime et de la Vendée jusqu'au Finistère et aux Côtes-d'Armor ont été peu concernés par les orages.
Les évolutions interannuelles sont relativement homogènes par rapport au mois de juillet 2011, avec une évolution positive du nombre de jours avec orages sur la plupart des départements. Elle est plus hétérogène par rapport à juillet 2010, avec une fréquence des orages globalement orientée à la baisse, notamment sur une large bande de territoire étendue des Pyrénées à l'Alsace.

 
       
Nombre de jours avec orage (à gauche) et écart à la moyenne 2009-2012 (à droite)
 

Intensité des orages

8 jours avec orage fort et 2 jours avec orage violent ont été recensés durant ce mois.
Parmi les phénomènes orageux enregistrés, on relève : 6 tornades1 trombe, 50 lames d'eau avec dégâts21 chutes de foudre destructrice53 chutes de grêle de forte intensité20 rafales convectives sévères.

Nombre de jours avec orage fort
 
 

Indice national de sévérité orageuse

A échelle nationale, l'ISOmoyen mensuel ressort à 4,59 soit une valeur en hausse sensible par rapport à celle enregistrée en juillet 2011 - qui était particulièrement déficitaire -, mais en léger repli par rapport à celle de juillet 2010. Ce cru 2012 n'a présenté qu'un seul pic d'activité orageuse à la fois forte et étendue, le 27 juillet.

Cette journée, qui est la plus orageuse du mois, présente de fait un ISO qui dépasse 25 ; il s'agit de la deuxième valeur quotidienne la plus élevée de l'année 2012, après celle du 21 juin.
La distribution décadaire est dominée par une activité orageuse sensiblement plus marquée en début de mois. Ainsi, les ISO moyens décadaires s'établissent comme suit : 8,8 en première décade, 0,8 en deuxième décade et 4,2 en troisième décade.

 
 
 

Ecarts à la normale

L'instabilité latente a été sensiblement plus faible que la normale sur l'ensemble du pays. Seules la Corse et les régions situées au nord de la Seine ont connu des valeurs proches des normales voire légèrement excédentaires. Le déficit est très marqué dans le sud-ouest de la France.

Les contenus en eau précipitable ont été inférieurs à la normale sur l'ensemble du pays, avec un déficit plus marqué encore près de la façade Atlantique. 

 
       
Rapport à la normale de la MUCAPE (à gauche) et rapport à la normale de l'eau précipitable (à droite)