Observatoire français des tornades et orages violents

Les tempêtes Jorge et Léon balaient le nord de la France avec des orages forts les 29 février et 1er mars

Un flux d'ouest dynamique restait en place en cette fin d'hiver météorologique sur la France. Deux dépressions nommées Jorge et Léon ont généré des vents violents associés à des orages.


Dépressions Jorge et Léon les 29 février et 1er mars 2020 - EUMETRAIN

Fortes rafales de vent et orages isolément forts le 29 février

Une vaste dépression Atlantique, nommée Jorge, a piloté un front froid actif, convectif voire orageux sur le nord-est dans la journée et soirée du 29 février. A l'avant immédiat de la limite frontale, des orages bien organisés ont produit des phénomènes parfois intenses sur le nord-est du pays, notamment en raison du caractère venteux de la ligne orageuse. 
L'animation radar entre 4h et 19h locales montre l'évolution de la limite frontale, devenue convective par la Normandie puis le bassin parisien et orageuse sur le nord-est. L'aspect convectif s'est manifesté dès le début de matinée et a perduré jusqu'en fin de journée.



Au niveau venteux, au passage d'orages et en raison de la nature convective du front, il a par exemple été relevé :
- 126 km/h à Valenciennes (59)
- 112 km/h à Lille Lesquin (59)
- 104 km/h à Tavaux (39)
- 103 km/h à Ban-de-Sapt (88)

Hors du cadre convectif, d'autres puissantes rafales ont été relevées lors du passage de la tempête Jorge. On peut notamment retenir :
- 129 km/h au Cap Gris Nez (62)
- 126 km/h à la Pointe du Raz (29) et à la Pointe de Chémoulin (44)
- 116 km/h à Vagney (88)
- 111 km/h à Saint-Martin-du-Mont (21)
- 106 km/h à Strasbourg (67)
- 101 km/h à Caen (14) et à Dorans (90) 

Tempête Léon et orages parfois forts le 1er mars

Au sein du flux d'ouest toujours fortement cyclonique, une dépression secondaire s'est creusée au large des Pays de la Loire dans la nuit du 29 février au 1er mars. Cette dernière a transité par la Loire-Atlantique puis a gagné la Sarthe, le bassin parisien et s'est évacuée vers le nord-est en soirée.
La masse d'air s'est montrée bien instable sur le flanc sud de la dépression, au sein de l'advection d'air doux en basse couche. Cela a favorisé le développement d'orages isolément forts, notamment sur le sud-ouest puis sur l'Aude et ses abords, enfin entre le sud Bourgogne, le sud Jura et le bassin lémanique. Ces trois secteurs ont été concernés par une activité électrique plus dense avec parfois plusieurs centaines d'éclairs enregistrés :




Des rafales de vent intenses ont ponctuellement été relevées sous les orages. On peut notamment citer :
- 122 km/h au Cap Ferret (33)
- 119 km/h à Bâle-Mulhouse
- 117 km/h à Sancey-le-Grand (25)
- 115 km/h à l'Ile d'Yeu (85) et à Vagney (88)
- 109 km/h à Luxeuil (70)
- 107 km/h à Montluçon (03)
- 104 km/h à Bordeaux (33) et Châteauroux (36)
- 102 km/h à Chamblanc (21)
- 101 km/h à Avord (18)

En Gironde, un phénomène venteux intense qui nécessite une enquête de terrain a frappé la commune de Gironde-sur-Dropt. Une trentaine de maisons ont été endommagées :


Photo Sud-Ouest de Laurent Theillet

Sur le flanc nord de la dépression, dans le retour d'occlusion nettement identifiable sur l'animation radar (qui court de 6h à 19h locales), un phénomène d'isothermie a permis à la neige de se mêler à la pluie sur le nord des Pays de la Loire ou le sud Normandie puis sur le nord-est du pays :