Observatoire français des tornades et orages violents

Orages, vents forts et possibles tornades le 29 décembre entre Bretagne et Normandie


Développements orageux dans le nord-ouest du pays - Image METEOSAT


L'irruption d'une masse d'air polaire bien froide en altitude ce vendredi 29 décembre, par la Manche, a généré des développements orageux passagèrement actifs de la Normandie au Centre et au sud de la Lorraine. C'est principalement sur le nord-ouest du pays que l'activité orageuse s'est révélée localement virulente, notamment en raison de la production de puissantes rafales de vent descendantes, qui ont parfois dépassé 130 km/h, comme à Alençon où une rafale de 133 km/h a été mesurée peu avant 15h00 locales.

Divers dommages ont été observés suite à ces orages venteux :

* dans le nord du Finistère, vers 13h30, un phénomène venteux bref mais intense a provoqué des dommages dans un couloir étiré entre les communes de Cléder et Sibiril. On signale trois maisons endommagées, dont l'une a vu sa toiture arrachée. Des serres ont également été endommagées et un homme de 60 ans a été grièvement blessé par un trampoline emporté par le vent. Photo Le Télégramme :



* dans la Manche, sur la commune de Lessay, des dommages ont été signalés sur des habitations et des arbres ont été couchés par le vent.

* dans les Côtes-d'Armor, à Trédarzec, quelques dégâts ont également été observés.

* à Valframbert, dans l'Orne, où un bâtiment en tôle et bardages a subi des dommages importants. Photos Ouest-France :




Ces dommages sont consécutifs, pour la plupart d'entre eux, à des rafales convectives. Des investigations complémentaires sont néanmoins en cours afin d'analyser l'éventualité de phénomènes tourbillonnaires isolés (tornades).

Le déplacement rapide des cellules orageuses est bien mise en évidence par la carte ci-dessous, qui présente les impacts de foudre détectés au cours de cet épisode :




La situation était propice à la formation d'orages parfois actifs, notamment en raison d'une configuration de sortie gauche de courant-jet, fortement diffluente sur le nord-ouest de la France (ci-dessous à gauche). La forte advection froide associée à l'étage moyen est visible sur le champ ci-dessous à droite :


Une instabilité marquée pour une situation de masse d'air froid s'est ainsi mise en place (ci-dessous à gauche), dans un contexte par ailleurs bien cisaillé en basses couches (hautes valeurs de SRH 0-3 km, identifiables sur le champ du modèle WRF 5 km France ci-dessous à droite). L'ensemble a assuré des conditions favorables à une convection parfois profonde et active.