Orages sur les Alpes le 22 février
La remontée par l'Espagne d'un thalweg d'altitude a généré une dégradation pluvieuse et localement orageuse sur le sud de la France ce lundi 22 février. Ces orages sont relativement originaux pour un mois de février, dans la mesure où ils ont été liés à une situation de type printanier (réchauffement sensible en basses couches et refroidissement modeste en altitude), davantage qu'à une situation de type hivernal plus classique en cette saison (orages de masse d'air froid).
Cette première dégradation orageuse "printanière" de l'année 2016 a d'abord généré une faible activité orageuse, en cours d'après-midi, sur l'ouest des Pyrénées-Orientales. C'est ensuite en fin d'après-midi et en soirée que les orages se sont multipliés sur les hauteurs du Vaucluse, et surtout sur le relief des Alpes, entre Isère, Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence. D'autres foyers se sont ensuite développés sur les Alpes-Maritimes en début de nuit, avec une activité électrique surtout concentrée au nord-est de Nice. L'intensité de ces orages est restée le plus souvent faible à modérée.
A noter qu'un séquoïa a été pulvérisé par une chute de foudre dans le centre-ville de Gap, dans les Hautes-Alpes.
Les deux cartes ci-dessous présentent l'activité électrique détectée au cours de cette journée du 22 février. La densité de foudroiement la plus forte a concerné le massif du Champsaur (portion sud des Ecrins), comme l'illustre la carte ci-dessous à droite. Au total, un peu plus de 600 éclairs ont été comptabilisés en quelques heures :
Les champs ci-dessous, issus du modèle WRF 13 km Europe, présentent la situation synoptique à l'origine de cette dégradation orageuse. On note le passage d'un thalweg d'altitude bien dynamique, avec une configuration de sortie gauche d'une branche de courant-jet sur les Alpes. Les advections d'air doux et humide en basses couches ont instabilisé les profils verticaux et permis l'éclosion des orages dans cette situation dynamique :
Ci-dessous, un cliché réalisé par Tristan Bergen depuis les hauteurs de Nice. On y voit une cellule orageuse en cours d'évacuation vers l'Italie :