Orages venteux le 5 février, le régime d'ouest instable se poursuit les 7 prochains jours
Depuis le début du mois de février, un régime d'ouest très dynamique concerne l'Europe de l'ouest et la France. Les traînes actives génèrent grêle et fortes rafales. Ce type de temps très agité va se poursuivre ces prochains jours.
Image satellite vapeur d'eau de la dépression Petra à mâturité le 4 février à 19h locales
Des orages parfois très venteux dans la traîne de la dépression Petra
Après le passage d'un front froid actif en soirée du 4 février sur le nord-ouest de la France, une traîne active s'est développée par la Bretagne et les Pays-de-la-Loire. Au sein de la dépression tempétueuse Petra (dépression explosive arrivée à mâturité dans la nuit du 4 au 5 février au sud de l'Irlande), un vigoureux jet de basse couche et une masse d'air instable ont favorisé l'éclosion d'orages de masse d'air froid grêligènes et venteux.
Le front froid a commencé à prendre un caractère orageux sur l'ouest de la Bretagne vers 23h locales le 4 février. Des coups de tonnerre ont en effet retenti sur Ouessant et l'ouest du Finistère, alors balayés par des rafales de 100 à 150 km/h. Durant la nuit, et plus encore entre la matinée et la fin d'après-midi du 5 février, l'air froid en altitude a envahi une bonne moitié ouest du pays. Ainsi, de nouvelles averses parfois orageuses n'ont eu aucune difficulté à se développer. Ces orages ont parfois généré de bonnes chutes de grêle et des rafales convectives de 90 à 120 km/h. Il a par exemple été relevé 94 km/h à Niort, 93 km/h à Bordeaux-Mérignac ou 91 km/h à La Rochelle sous les grains. En matinée, des rafales à 114 km/h à Brest et 116 km/h à Royan ont été enregistrées. Enfin dans la nuit du 4 au 5, l'anémomètre de l''île d'Yeu a relevé une valeur de 128 km/h au passage d'une averse orageuse.
Chute de grêle observée sous un orage de masse d'air froid à Niort l'après-midi du 5 février - Twitter @e_niort
Des orages sous la dépression Qumaira les 6 et 7 février ?
La prochaine dépression Qumaira, va migrer de la Galice vers la Manche entre l'après-midi du 6 et la matinée du 7 février. Elle s'évacuera ensuite vers la Mer du Nord. Ce système dépressionnaire devrait adopter une configuration propice à de violentes rafales lors du rabattement de l'occlusion, alors faiblement instable.La morphologie allongée et étirée en sortie gauche de jet qu'adoptera cette dépression est en effet typique des conditions très venteuses au sein des retours occlus instables. Le champ de simulation satellite vapeur d'eau ci-contre montre clairement qu'un enroulement cyclonique typique n'est pas envisagé. En lieu et place, l'anomalie de basse tropopause pilotant le creusement est assez linéaire avec un bord d'attaque bien phasé avec le courant-jet en altitude.
Pour autant, les simulations d'instabilité ne laissent pas entrevoir d'orages particulièrement marqués lors de cet épisode.
Malgré une MUCAPE vraisemblablement marginale, on peut tout de même détecter une certaine instabilité des profils de masse d'air au niveau des couches moyennes inférieures et des basses couches. En effet, l'air froid en altitude devrait surplomber en partie l'advection chaude de basse couche située à l'est du minimum. Dans ces conditions, les gradients thermiques verticaux vont croître au dessus de 7°C/km à l'étage moyen au sein de l'occlusion. Les valeurs de TTI devraient culminer à plus de 55.
En conséquence, l'occlusion sera instable, engendrant de fait un risque d'accélération des rafales au sol, surtout sur les départements côtiers mais également dans l'intérieur, au sud-ouest immédiat de la dépression (Ile-de-France notamment).
En conséquence, l'occlusion sera instable, engendrant de fait un risque d'accélération des rafales au sol, surtout sur les départements côtiers mais également dans l'intérieur, au sud-ouest immédiat de la dépression (Ile-de-France notamment).
Champs du modèle WRF 16 km - run du 5 février 00z
Un week-end et début de semaine encore très instables, avec de nouveaux systèmes dépressionnaires
En début de week-end, le flux d'ouest dynamique ne lâchera pas prise, si bien qu'un nouveau système dépressionnaire va se développer sur le proche Atlantique et le sud des îles britanniques. Comme le 5 février, les conditions vont devenir très favorables au développement d'orages de masse d'air froid grêligènes et venteux.
Un nouveau thalweg d'altitude est en effet prévu entrer franchement sur le nord du pays en début de matinée, drainant de l'air bien froid à l'étage moyen. Avec le réchauffement diurne, les profils verticaux devraient gagner en instabilité dès la fin de matinée, avec un maximum prévu dans l'après-midi.
Les données du modèle WRF 16 km présentées ci-après envisagent une MUCAPE significative près des côtes du sud Bretagne. Une nouvelle fois, un très puissant jet de basse couche devrait se constituer en direction de la pointe bretonne (cf. champ de vent à 900 hPa). Dans ces conditions, de nouveaux orages venteux sont prévus, à l'arrière d'un front froid plus ou moins stable.
Un nouveau thalweg d'altitude est en effet prévu entrer franchement sur le nord du pays en début de matinée, drainant de l'air bien froid à l'étage moyen. Avec le réchauffement diurne, les profils verticaux devraient gagner en instabilité dès la fin de matinée, avec un maximum prévu dans l'après-midi.
Les données du modèle WRF 16 km présentées ci-après envisagent une MUCAPE significative près des côtes du sud Bretagne. Une nouvelle fois, un très puissant jet de basse couche devrait se constituer en direction de la pointe bretonne (cf. champ de vent à 900 hPa). Dans ces conditions, de nouveaux orages venteux sont prévus, à l'arrière d'un front froid plus ou moins stable.
Champs du modèle WRF 16 km - run du 5 février 00z
Pour la fin de semaine, le développement d'une nouvelle onde très active semble une possibilité. Un nouveau scénario tempétueux n'est alors pas exclu, à l'image de ce que propose la simulation satellite de WRF 16 km ci-dessous. Ce scénario de WRF 16 km doit évidemment être remise en perspective avec les données d'ensemble. Pour l'heure, le risque orageux s'annonce marginal dans le secteur chaud, mais l'évolution de ce système en dépression tempétueuse est encore incertaine.
