Fin de la saison cyclonique 2013 dans l'Atlantique : bilan d'une saison anormale
La saison cyclonique 2013 s'est achevée il y a quelques jours dans l'Atlantique (tout comme dans le bassin Pacifique Est). Cette saison 2013 se révèle être l'une des moins actives de ces dernières décennies.
L'activité cyclonique la plus faible depuis 30 ans dans l'Atlantique
Avec 13 systèmes tropicaux nommés entre juin et novembre dans le bassin Atlantique, la saison 2013 s'est montrée peu active. Si le nombre de systèmes en tant que tel n'est pas inférieur à la normale, seulement deux systèmes ont atteint le stade d'ouragan (Ingrid et Humberto), sans pour autant atteindre le seuil d'ouragan majeur (catégorie 3), ce qui n'était plus arrivé depuis 1984. De fait, l'ouragan Ingrid, qui a déversé des lames d'eau remarquables sur le Mexique, est le système tropical le plus puissant de la saison 2013 dans l'Atlantique.Cette saison avait pourtant démarré précocément, conformément aux prévisions émises avant l'été. Ainsi, deux systèmes (Andrea et Barry) se sont développés sur le bassin dès le mois de juin, ce qui est finalement assez rare. Mais rapidement, dès la deuxième partie de l'été et durant l'automne, l'activité cyclonique s'est considérablement appauvrie.
L'indice ACE (Accumulated Cyclone Energy), qui se calcule par l'addition des vitesses maximales (élevées au carré) atteintes par tous les systèmes tropicaux d'un bassin, permet de comparer les saisons cycloniques entre elles, bassin par bassin.
L'ACE du bassin Atlantique atteint ainsi en 2013 une valeur de 29.8, soit une valeur très inférieure à la normale. Il faut remonter 30 ans en arrière, à 1983, pour observer une valeur si faible dans l'Atlantique. Cette année là, l'ACE avait péniblement atteint 17.
Comme le rapporte le Dr Jeff Masters, la saison 2013 s'illustre par d'autres aspects remarquables. Notamment, l'intensité maximale atteinte par le plus puissant système tropical en 2013 (à savoir Ingrid) n'est que de 138 km/h, soit une valeur similaire à Gladys en 1968, également le plus puissant système tropical de cette saison 1968, elle aussi anormalement faible.
Pourquoi une saison si peu active ?
Alors que les prévisions saisonnières annonçaient une activité cyclonique plus forte que la normale en 2013 dans l'Atlantique, le contraire s'est produit. Pourtant, avec deux systèmes tropicaux nommés très précocément en juin, les signes avant-coureurs d'une saison très active tendaient à se confirmer.Selon les premières expertises de la NOAA, la sècheresse de la masse d'air, dont les origines sont multiples sur la zone tropicale, explique en grande partie ce fléchissement d'activité durant la saison 2013.
La carte ci-contre (Philip J. Klotzbach et William M. Gray) illustre l'anomalie d'humidité relative à 500 hPa entre le 1er juin et le 30 novembre. La masse d'air plus sèche que la normale sur tout l'Atlantique tropical s'explique par le positionnement atypique d'une zone de hautes pressions à proximité du Brésil. Ainsi, le dôme anticyclonique, très puissant, a occasionné une sécheresse exceptionnelle sur le nord-est du Brésil.
Parallèlement, les advections d'air saharien chargé de particules de sable en direction de l'est de l'Atlantique se sont multpliées à partir du mois de juillet 2013. La concentration anormalement élevée de sable dans les hautes couches de l'atmosphère s'est maintenue sur la zone tropicale durant les mois suivants.
Enfin, des thalwegs d'altitude plongeant vers de basses latitudes, au centre de l'Atlantique, ont contribué à assécher considérablement la haute troposphère. La proximité de branches de jet circulant à des latitudes assez basses a par ailleurs accentué significativement les cisaillements profonds sur le centre du bassin, nuisant au développement de systèmes cycloniques tropicaux aboutis.
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Le film de la saison 2013
Brian Osburn a compilé le film satellite (GOES Est) de la saison 2013, du 1er juin au 30 novembre :