Observatoire français des tornades et orages violents

Journal convectif du 27 mai 2015

Le panorama des actualités convectives en France et dans le Monde.

 

Un début d'année plus stable que la normale en France

La deuxième quinzaine du mois de mai est marquée par un temps relativement frais, avec flux de nord à nord-ouest dominant, ce qui contraste fortement avec la première quinzaine du mois où des épisodes orageux parfois virulent ont concerné la France. 
 
Globalement, ce début d'année en France est plus stable que la normale. Après des mois d'hiver plutôt calmes et bien moins orageux qu'en 2014, le printemps reste dans la lignée et sur la période du 1er janvier au 23 mai 2015, on enregistre un déficit de MUCAPE* de 14% alors qu'on observait un excédant de 35% sur la même période de 2014Il faut ainsi remonter à 2003 pour retrouver une période plus stable sur la France.
 
Sur le seul mois de mai 2015, le déficit devrait être supérieur à 20% et il se pourrait bien que mai 2015 soit le mois de mai le plus stable depuis 2002.
 
 
 

 

* Afin d'étudier la climatologie de l'instabilité, il est indispensable de pouvoir la quantifier. Plusieurs indicateurs ont été développés à cette fin ; parmi eux, la MUCAPE (pour Most Unstable Convective Available Potential Energy) constitue la mesure de l'instabilité la plus représentative.
Exprimée en J/kg, la MUCAPE est nulle lorsque l'atmosphère est stable, mais peut parfois excéder 7.000 J/kg dans des situations extrêmement instables, tout particulièrement dans le sud des Etats-Unis ou aux abords du Bangladesh. En France, les records absolus oscillent entre 5.500 et 6.000 J/kg.

 
 

Pluies records dans le sud de la Tornado Alley

Ce mois de mai 2015 est d'ores et déjà le mois le plus pluvieux, tous mois confondus, en plusieurs secteurs de la Tornado Alley. Des inondations parfois importantes ont causé la mort d'une vingtaine de personnes au moins entre Texas et Oklahoma ces derniers jours. Sur les 30 derniers jours, il en effet tombé plus de 450 mm de pluie de l'est du Texas à l'Oklahoma et au sud de l'Arksans ainsi que sur l'est du Colorado. 

A contrario, le déficit de précipitations est très marqué sur l'extrême nord-est des Etats-Unis et des records bas sont observés entre Rhode Island et New Hampshire notamment, comme l'illustre la carte bilan présentée ci-dessous :

 

Les dégradations orageuses à répétition que connaît la Tornado Alley depuis un mois sont souvent caractérisées par des supercellules tornadiques de type HP (High Precipitation) entre le Texas et l'Oklahoma. Les conditions météorologiques sont par ailleurs très souvent favorables à l'organisation de vastes systèmes convectifs très pluvieux (MCS), comme ce fut le cas le 25 mai dernier :

Image satellite infra-rouge du MCS ayant touché le Texas le 25 mai 2015

 

Ainsi, au 26 mai, des records mensuels de précipitations sont battus et de nouveaux records absolus sont parfois établis comme à Oklahoma City (OK) : 479 mm (ancien record 372 mm en juin 1989), à Fort Smith (AR) : 459 mm (ancien record 382 mm en juin 1945), à Austin (TX) : 425 mm (record mensuel - le record absolu à Austin reste à 528 mm en septembre 1921) ou à Wichita Falls (TX) : 359 mm (ancien record 336 mm en mai 1982) - données WeatherUnderground.

Les rivières ont atteint des niveaux records. C'est le cas de ce cours d'eau du centre du Texas, la Blanco River qui a pulvérisé son ancien record de plus de 2 m !

         
Inondations à Houston (TX) - Clichés Instagram

 


Bilan de la saison des pluies à la Réunion

Climatologiquement, la saison des pluies s'étend de décembre à avril à la Réunion et peut être considérée comme terminée.
Entre décembre 2014 et avril 2015, les cumuls de précipitations ont été supérieurs à 5000 mm sur les cirques, au nord immédiat du volcan.
A l'opposé, l'ouest de l'île, bien moins arrosé car "sous le vent", a enregistré des cumuls de pluie compris entre 600 et 1000 mm sur ces 4 mois de décembre à avril. C'est justement sur la côte ouest de la Réunion que l'excédent de précipitations est le plus marqué puisqu'il est tombé jusqu'à deux fois plus de pluie qu'à l'accoutumée sur une étroite bande littorale entre Saint-Leu et Saint-Louis. Cet excédent, moins significatif se retrouve également sur le nord de l'île, dans la région de Saint-Denis, jusqu'à Saint-Benoît. Seuls les cirques ont été moins arrosés que la normale puisque le rapport à la normale n'est que de 70% sur le volcan.
 
 
     
Météo-France