Observatoire français des tornades et orages violents

Prévision de la vague de chaleur et risques orageux associés

Le début du mois de juillet sera marqué par l'arrivée de très fortes chaleurs sur la France. Cet épisode est prévu intense et durable, entrecoupé de brèves dégradation orageuses dans l'ouest.

 
Températures vers 1.500 mètres prévues le 4 juillet - Modèle GFS, run du 30 juin à 12z.

 

 
 

Actualisation du samedi 27 juin 2015

 

Une première advection d'air extrêmement chaud mardi

Une première advection d'air chaud s'opèrera mardi par le sud-ouest et s'étendra vers le nord et l'est mercredi. Avec des températures vers 1.500 m (850 hPa) comprises entre 20 et 26°C, le mercure pourra battre des records au sol.
Des records mensuels pour un mois de juin pourraient être battus mardi. Puis d'autres records sont à prévoir mercredi (mensuels voire parfois absolus). Des températures de 35 à 42°C sont envisagées.
Les températures maximales prévues par GFS 0.25° et présentées ci-dessous méritent d'être ajustées et réhaussées, notamment mercredi dans le centre-est et les régions centrales (la résolution ne permet pas d'appréhender correctement les températures dans les vallées étroites (Grésivaudan, Lyonnais, Forez, Limagne, etc)) :
 
      
Advection d'air chaud de mardi 30 et mercredi 1er et maximales prévues ces deux journées - GFS 0.25°, run de 12z le 27 juin
 
 
 

Une faiblesse du flanc ouest du blocage jeudi avec quelqes orages possibles

Jeudi, une faiblesse interviendra en altitude sur l'ouest de la France avec risque orageux possible sur l'extrême ouest dès la fin de journée du mercredi 1er juillet. Ce risque devrait a priori avoir du mal à se décaler franchement vers l'est, le bloc anticyclonique étant très résistant.
Une incertitude demeure encore quant à l'étendue vers l'est de conditions instables. Ce retrait temporaire des chaleurs extrêmes sur l'ouest du pays est lié à la circulation d'un thalweg d'altitude le long du flanc ouest de la dorsale anticyclonique. Ce thalweg est ntemment visible sur le champ animé du courant-jet présenté ci-dessous.
 
En tout état de cause, à l'heure actuelle, la masse d'air ne devrait pas présenter une instabilité extrême (elle reste en effet assez sèche). De fait, bien que non exclu, le risque de phénomènes orageux violents est jugé assez faible pour le moment.
 
Evolution du courant-jet (vents vers 10.000 m) entre mercredi soir et jeudi - GFS 0.25°, run de 12z le 27 juin
 
 

Une deuxième bouffée extrêmement chaude vendredi

Une deuxième bouffée très chaude est attendue vendredi et samedi, avec à nouveau des températures comprises entre 35 et 42°C avec des maxima dans le sud-ouest et le centre-est :
 
Advection d'air chaud de vendredi 3 et samedi 4 juillet - GFS 0.25°, run de 12z le 27 juin
 
 

Une période charnière les 5 et 6 juillet avec à nouveau de possibles orages

Dimanche, le bloc anticyclonique devrait s'épuiser et un nouveau thalweg d'altitude devrait attaquer le flanc ouest de la dorsale anticyclonique. Une dégradation orageuse est envisageable avec une pause éventuelle dans les chaleurs extrêmes, sauf éventuellement dans le sud-est.
 


Une troisième remontée d'air très chaud pour le début de semaine suivante ?

Une nouvelle bouffée chaude pourrait intervenir en début de semaine suivante par le sud-ouest. Cette tendance est reprise par certains scénarios d'ensemble mais reste pour l'heure encore hypothétique.  Le lundi 6 juillet devrait donc constituer une date charnière quant à la poursuite de l'épisode caniculaire. 
 
 
 

 

Actualisation du vendredi 26 juin 2015

 

Confirmation de la vague de très forte chaleur

La prévision n'a pas beaucoup évolué par rapport à hier jeudi et l'on se dirige vers un épisode de très fortes chaleurs potentiellement exceptionnel pour cette période de l'année sur une bonne partie du pays. Outre les maximales, qui pourront parfois atteindre 38 à 40°C voire 42°C localement, les températures minimales pourraient atteindre des niveaux records. L'anomalie de température vers 1.500 m d'altitude devrait excéder 10°C tout au long de la semaine pour atteindre +15 à +16°C dans l'ouest (cf. carte ci-contre).

Mardi, mercredi et potentiellement jeudi, le sud-ouest puis le centre du pays devraient connaître un pic au niveau des maximales avec parfois plus de 38 à 39°C. La plaine toulousaine devrait être concernée par un vent d'Autan vigoureux, limitant la hausse des maximales mais le seuil des très fortes chaleurs (35°C) devrait être atteint.

A partir de mercredi et les jours suivants, l'est du pays, notamment  de la vallée du Rhône à l'Auvergne et Rhône-Alpes devrait connaître des maximales élevées avec des vents de sud irréguliers, pas très forts mais suffisants pour favoriser l'envolée des températures.

Plus au nord, soit sur le nord-ouest, la région parisienne et les régions du nord, les extrêmes seront conditionnées par la position exacte de la dorsale anticyclonique qui n'est pas encore définitive. Là aussi le seuil des très fortes chaleurs devrait tout de même être atteint.

A la différence de l'épisode d'août 2003 où les brises voire un léger vent de nord avaient dominé en plusieurs points du territoire, les conditions prévues pour la semaine prochaine maintiennent dans un premier temps un flux de sud à sud-est dominant en basse couche, parfois suffisamment vigoureux pour favoriser des effets de foehn localisés et plus ou moins marqués dans les vallées. 

En août 2003, certaines amplitudes avaient été remarquables et il n'était pas rare d'observer des minimales de 16°C suivies de maximales à 43°C dans des zones où le rayonnement nocturne pouvait s'opérer (hors agglomération). Or, dans le cas de l'épisode à venir, le maintien de vents de sud à sud-est même faibles pourra favoriser l'occurrence de températures nocturnes très élevées.


Quelques orages à l'ouest mais aucune dégradation organisée prévue pour le moment

Les risques orageux prévus restent pour le moment cantonnés à une frange ouest du pays, au plus près des basses pressions atlantiques. Des incursions humides temporaires en basse couche devraient déstabiliser la masse d'air mais à cette heure, aucun forçage véritablement structuré n'est identifiéEntre mercredi et vendredi prochains, des faiblesses d'altitude pourraient tangenter la façade Atlantique alors que plus à l'est, la dorsale anticyclonique massive ne devrait pas franchement évoluer. 

Une tendance au renforcement du bloc anticyclonique n'est pas exclu à partir du week-end prochain. Il devrait être difficile dans ces conditions d'observer une dégradation orageuse organisée. Cette tendance au renforcement du blocage en Omega reste encore à confirmer, même si les scénarios d'ensemble tendent ce soir à renforcer cette option.



Actualisation du jeudi 25 juin 2015

 

Des pointes à 40°C envisageables dans la semaine

Depuis le 15 juin, la masse d'air s'est globalement stabilisée sur la France, à quelques exceptions près. A partir de la fin du week-end, les conditions synoptiques vont radicalement évoluer sur la majeure partie de l'Europe.
 
En effet, les conditions vont devenir propices à la constitution d'un blocage anticyclonique potentiellement durable. Le courant-jet évoluant sur l'Atlantique devrait en effet fortement ralentir dès le début de semaine prochaine (cf. figure ci-dessous au centre). Ainsi, une structure en omega pourrait alors se constituer avec une alimentation chaude centrée entre Espagne et France (cf figure ci-dessous à gauche).
L'advection d'air chaud à tous les niveaux devrait être massive puisque des températures localement supérieures à 24°C vers 1500 m sont attendues dès mardi et plus vraisemblablement mercredi sur un grand quart sud-ouest de la France (cf. figure ci-dessous à droite). Au sol, le mercure pourrait monter à plus de 35°C et atteindre voire ponctuellement dépasser 40°C dans le sud-ouest.
 
Il faut noter que le record de température moyenne nationale vers 1.500 mètres, pour la période qui s'étend du 1er au 5 juillet, est proche de 22,5°C. Le pic le plus chaud pour ces 5 premiers jours de juillet s'était produit dans la nuit du 1er au 2 juillet 1968. Si les projections actuelles se confirment, il est donc possible que la France connaisse sa période 1er juillet / 5 juillet la plus chaude à basse altitude (et potentiellement au sol) depuis des décennies. 
 
        
Scénario de GFS du samedi 27 au vendredi 3 juillet
Géopotentiels vers 5500 m, courant jet vers 10.000 m et températures vers 1500 m
 

Pour la fin de semaine prochaine, les différentes projections tendent à converger à l'heure actuelle vers un renforcement des hautes pressions sur le bassin méditerranéen, jusqu'à l'est de la France. Les géopotentiels pourraient en effet encore croître compte tenu de l'épaisseur d'air chaud mise en jeu. Nous nous retrouverions alors dans une configuration d'anticyclone dynamique d'origine subtropicale sur une bonne partie du bassin méditerranéen occidental, jusqu'à l'Europe occidentale et centrale.
 
 

Une masse d'air pouvant devenir très instable par l'ouest

La prévision d'ensemble permet de dégager des tendances météorologiques à long terme, pour une prévision entre J+5 et J+10. Une analyse de la prévision d'ensemble au niveau de la masse d'air est proposée pour la période du 29 juin au 5 juillet.

Le modèle utilisé ici est GEFS (Global Ensemble Forecast System). Il permet de dégager des probabilités au niveau du temps sensible et de mettre en évidence, grâce à ses 20 scénarios, les incertitudes concernant la prévision du temps.

En première partie de semaine, la constitution du probable blocage en omega devrait s'effectuer dans un environnement relativement stable (hors zones de relief). Lors de cette première phase entre lundi 29 juin et mercredi 1er juillet, l'advection d'air chaud devrait être massive et pourrait progresser vers des latitudes très septentrionales. Ainsi, vers 1.500 m d'altitude, une anomalie de température de +10 à +15°C est pour l'heure prévue sur la façade ouest, au sein même de l'alimentation du blocage.
 
Par la suite, en seconde partie de semaine, la structure anticyclonique devrait être installée si bien qu'aucune reprise du courant-jet d'ouest n'est pour l'heure envisagée à échéance des 10 prochains jours. Les basses pressions positionnées sur le proche Atlantique devraient en effet alimenter le blocage qui pourrait avoir tendance à se décaler lentement vers l'est.
Dans ces conditions, la masse d'air pourrait devenir un peu moins chaude dans l'ouest tout en s'humidifiant. Le panel des 20 scénarios d'anomalie de température à 1500 m met en évidence l'incertitude qui domine sur la moitié ouest de la France à partir du 2 juillet. L'avancée plus ou moins franche des basses pressions atlantiques est encore mal définie. Dans le cas où l'anomalie très chaude s'estomperait près de l'Atlantique, une déstabilisation très marquée des profils verticaux pourrait s'opérer, comme en témoigne le panel des 20 scénarios de GEFS au niveau du champ d'instabilité choisi, la MLCAPE (Mixed Layer Convective Available Potential Energy).
 
      
20 scénarios de GEFS du dimanche 28 au dimanche 5 juillet en fin de journée
Anomalies de température vers 1500 m à gauche et instabilité (MLCAPE) - à droite
 
 
Du décalage plus ou moins rapide du bloc anticyclonique vers l'est dépendra donc l'ampleur des potentielles dégradations orageuses. Dans un premier temps, la masse d'air trop sèche ne pourrait supporter quelconque développement convectif structuré. C'est donc à partir de la seconde moitié de semaine prochaine que le risque orageux pourrait être à surveiller plus attentivement sur l'ouest du pays ; l'est restant a priori concerné par une masse d'air très chaude et trop sèche.