Observatoire français des tornades et orages violents

Arthur : premier ouragan de la saison 2014 dans le bassin Atlantique

L'ouragan Arthur, qui s'est formé au large de la Floride, va remonter le long des côtes de Géorgie, de la Caroline du Sud puis de la Caroline du Nord, avant de balayer les Outer Banks. Le risque de submersions et de violentes précipitations est élevé sur la bande côtière.

 
Trajectoire prévue de l'ouragan Arthur. (c) NOAA / NWS
Trajectoire prévue de l'ouragan Arthur. (c) NOAA / NWS
 

Un ouragan particulièrement précoce

Arthur est l'ouragan le plus précoce dans le bassin Atlantique depuis l'ouragan Alex, en 2010. Alex avait affecté le golfe du Mexique entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet. Antérieurement, il faut remonter à 1995 pour trouver un ouragan plus précoce (ouragan Allison).
 
C'est ainsi un début de saison hâtif qui est observé cette année, ce qui vient contraster avec la saison 2013, particulièrement déficitaire en phénomènes cycloniques dans le bassin Atlantique. Même si ceci ne signifie pas nécessairement que la saison 2014 sera anormalement active, il faut noter que les dernières années avec ouragans hâtifs (2010 et 1995) ont toutes deux été marquées par une activité cyclonique parmi les plus intenses des deux derniers siècles.
 
 
L'ouragan Arthur, le 3 juillet 2014 à 20h37 TU.
L'ouragan Arthur, le 3 juillet 2014 à 20h37 TU.
 
 
La trajectoire d'Arthur devrait maintenir son oeil au large des côtes du sud-est des Etats-Unis, sauf dans la région des Outer Banks, située sous la menace directe du cyclone, qui devrait atteindre une catégorie 2 sur l'échelle de Saffir-Simpson dans la journée de vendredi. Le dernier ouragan à avoir touché le sol américain remonte au mois d'août 2012. L'ouragan Isaac avait alors frappé l'est de la Lousiane avec une intensité de catégorie 1 sur l'échelle de Saffir-Simpson.
 
 

L'ouragan Arthur vu par le modèle à haute résolution WRF 8 km USA

Le modèle numérique de prévision WRF 8 km USA permet d'analyser dans le détail les mécanismes atmosphériques à l'oeuvre au sein de l'ouragan et de bénéficier d'informations précises sur son comportement et sa trajectoire à venir.
 
L'animation ci-dessous présente un traitement spécifique réalisé sur les données du modèle, afin de générer des images radar simulées pour les 48 heures à venir (run du 3 juillet 00Z). On y voit  clairement le comportement attendu de l'ouragan Arthur durant cette période :
 

 
La forte anomalie chaude au coeur du système dépressionnaire, typique des perturbations tropicales, est parfaitement bien représentée par le modèle sur toute l'épaisseur de la troposphère, comme ci-dessous à l'étage moyen (500 hPa, soit vers 5.500 mètres d'altitude) :
 
Température à 500 hPa et Z500, le 3 juillet 2014 à 20h TU. WRF 8 km USA, run du 03.07.2014 00Z. (c) KERAUNOS
 
Les vents générés par l'ouragan sont simulés supérieurs à 140 km/h moyens sur 10 minutes au sol, dans les cadrans nord-est et sud-est notamment. Vers 1 km d'altitude, les vents moyens sont simulés supérieurs à 200 km/h cette nuit et demain :
 
Vent à 900 hPa et Z900, le 3 juillet 2014 à 20h TU. WRF 8 km USA, run du 03.07.2014 00Z. (c) KERAUNOS
 
 
Le potentiel précipitable est très élevé au sein de cet ouragan (PWAT > 70 mm), même si des valeurs sensiblement supérieures ont déjà été simulées par le modèle WRF au sein d'autres systèmes plus puissants. Les cumuls de pluie prévus dépassent localement 150 mm d'ici vendredi soir, ce qui représente le principal risque lié à Arthur, avec les submersions liées à l'onde de tempête :
 
 
Eau précipitable, vent 10m et convergence, le 3 juillet 2014 à 20h TU. WRF 8 km USA, run du 03.07.2014 00Z. (c) KERAUNOS            Cumul des précipitations sur 48h. WRF 8 km USA, run du 03.07.2014 00Z. (c) KERAUNOS 
 

 

Arthur filmé depuis la station spatiale internationale