Bilan de l'activité orageuse du 1er trimestre 2014
Avec 63 jours d'orage, les trois premiers mois de l'année 2014 comptent parmi les plus orageux de ces 60 dernières années.
Des situations orageuses de masse d'air froid à répétition
C'est surtout à une succession de systèmes perturbés accompagnés de traînes actives que l'on doit ce début d'année instable et orageux. De fait, comme le montrent les deux cartes ci-dessous, le premier trimestre 2014 s'illustre, sur l'ouest de l'Europe et notamment sur la France, par des conditions anormalement dépressionnaires, avec des intrusions froides d'altitude régulières.
Cette analyse est confirmée par la carte ci-dessous à gauche, qui présente les anomalies de température à l'étage moyen (500 hPa, soit vers 5.500 mètres d'altitude), sur la période du 1er janvier au 31 mars 2014. On remarque notamment la forte anomalie froide sur le nord du continent américain. Le flux d'altitude a véhiculé cet air froid sur l'Atlantique nord jusque sur l'Europe de l'ouest, assurant entre autres sur la France des conditions régulièrement propices à des situations instables de masse d'air froid (traînes actives).
Anomalie de la température à 500 hPa (à gauche) et de la pression (à droite), durant le 1er trimestre 2014.
Une instabilité très marquée sur l'ouest du pays
Au total, ce premier trimestre 2014 se positionne en 4ème place des débuts d'année les plus instables, avec une instabilité latente (MUCAPE) qui présente une valeur moyenne presque trois fois plus élevée que la normale. Seules les années 1955, 1972 et 1977 ont connu des premiers trimestres plus instables.
Dans le détail, on note que ce sont les régions de l'ouest qui ont connu l'instabilité la plus forte, avec un écart à la normale qui est maximal sur le département de la Charente (+155%). Les excédents d'instabilité dépassent +140% sur l'ensemble de la Basse-Normandie, des Pays de la Loire et de Poitou-Charentes. Sur ces régions, le premier trimestre 2014 arrive en 2ème position depuis la fin des années 1940 (voir ci-dessous à droite).