Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF1 à Dijon (Côte-d'Or) le 30 juin 1901

Le 30 juin 1901, une tornade de faible intensité (EF1) endommage des bâtiments des Docks de Bourgogne à Dijon (Côte-d'Or). Le phénomène a pu être identifié grâce à une enquête de terrain très détaillée et un inventaire remarquablement précis de l'organisation des dégâts.
 
Il est à noter que le territoire de Dijon (chartreuse de Champmol) avait déjà été frappée par une tornade EF1 le 20 juillet 1779.
  

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade de Dijon (21) du 30 juin 1901intensité maximale :  EF1, soit des vents estimés entre 135 km/h et 175 km/h
* distance parcourue : 100 mètres (probablement supérieure en raison d'une enquête limitée)
* largeur moyenne : 50 mètres

* commune traversée : DIJON
* département : CÔTE-D'OR (21)
* altitude moyenne du terrain : 242 mètres
* type de terrain : territoires artificialisés

* principaux dégâts : dégâts sur des bâtiments industriels : un hangar de 50 mètres x 20 mètres presque entièrement détruit, une toiture partiellement arrachée sur un autre bâtiment plus solide
 
NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen. 
  

Parcours de la tornade

La localisation exacte de la tornade n'a pu être définie. Les deux bâtiments qui ont été atteints se situaient en bordure de la voie de chemin de fer de Dijon à Is-sur-Tille, ce qui positionne la tornade à l'est de la ville.
 

Des dégâts minutieusement étudiés

Cette tornade a fait l'objet d'une étude très détaillée par Léon Pigeon, dont les conclusions ont été présentées par M. Mascart à l'Académie des sciences en 1904. La nature du phénomène, qui a évolué du sud-ouest vers le nord-est, a pu être identifiée grâce à un inventaire très précis des dommages. En l'absence d'enquête de terrain au-delà des bâtiments étudiés, la trajectoire de cette tornade est limitée à une centaine de mètres. 
 
Le schéma suivant synthétise les dégâts observés sur deux bâtiments appartenant aux Docks de Bourgogne:
 
© Keraunos (Image support : schéma présenté à l'Académie des sciences en 1904)
  
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Extrait du compte-rendu de M. Pigeon (Académie des sciences, 1904) :  
 
La toiture de la chambre sud a été emportée la première par la trombe, par un effet de vide, et entraînée au loin vers le nord-est. La chambre sud une fois découverte, le même effet de vide a porté violemment vers le dehors, en les arrachant, cinq panneaux (portes ou trappes) qui tous se sont dirigés vers le sud. L'écroulement du pignon s'est produit aussitôt après. La charpente paraît avoir été foudroyée au moment même où la trombe atteignait l'extrémité du bâtiment.

On voit, d'après ce qui précède, comment se trouvent confirmées par cet exemple les notions antérieurement acquises sur le vide produit au passage des trombes, déterminant sur les bâtiments clos une véritable explosion. Dans plusieurs cas, de pareils effets de vide ont été inscrits par des baromètres enregistreurs. La figure porte, dans l'angle inférieur gauche, des croquis de diverses courbes barométriques, empruntés soit au Traité de Météorologie de M. Angot, soit aux Annales hydrographiques. On voit encore, sur les traces laissées par la trombe de Dijon, comment ces effets explosifs ont une action étroitement localisée, découvrant le tiers d'une construction de 60 m de longueur et laissant intacts les deux tiers, construits d'une manière identique. Enfin, on trouve marquée sur les mêmes décombres l'association souvent constatée de la foudre et de la trombe.
 
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Il est également à noter que la tornade de Dijon survient durant une dégradation orageuse généralisée qui est à l'origine de vents destructeurs dans la forêt nivernaise (localisation exacte non définie) :
 
     
© Keraunos

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