Observatoire français des tornades et orages violents

Tornade EF2 à Saint-Seurin-de-Prats (Dordogne) le 28 juillet 1835

Le 28 juillet 1835, vers midi, une tornade d'intensité modérée (EF2) frappe plusieurs communes de la vallée de la Dordogne. Les dégâts sur la végétation sont assez importants, notamment à Saint-Seurin-de-Prats qui apparaît la commune la plus sinistrée.
 
La tornade de Saint-Seurin-de-Prats s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise 2 cas pour les journées des 27 et 28 juillet 1835 (24 heures glissantes), dont la tornade EF0 de Lizac (Tarn-et-Garonne).
 

Principales caractéristiques de la tornade

Localisation de la tornade de Saint-Seurin-de-Prats (24) du 28 juillet 1835intensité maximale : EF2, soit des vents estimés entre 175 km/h et 220 km/h
* distance parcourue : 4 kilomètres
* largeur moyenne : 60 mètres

* communes traversées : FLAUJAGUES (la Dordogne) ; LAMOTHE-MONTRAVEL ; SAINT-SEURIN-DE-PRATS (Prats, Saint-Seurin) ; PESSAC-SUR-DORDOGNE (la Dordogne)
* départements : GIRONDE (33), DORDOGNE (24)
* altitude moyenne du terrain : 10 mètres
* type de terrain : territoires agricoles

* principaux dégâts : arbres déracinés, renversés ou tordus ; toiture d'une petite maison enlevée et emportée à plus de 100 mètres ; gros arbres "dont il ne restait absolument rien là où ils végétaient" (supposés déracinés et transportés à une certaine distance) ; gerbes de blés dispersées par le vent ; moulin à eau retourné ; plancher d'une habitation soulevé de quelques centimètres

NB : l'intensité des tornades est déterminée sur l'échelle EF augmentée. Cette version de l'échelle EF, mise en place par KERAUNOS depuis 2009, ajoute aux critères américains une série de spécificités propres à l'habitat européen.
 

Trajectoire de la tornade

 
© Keraunos (fond de carte : Carte de l'Etat-Major de 1820-1866)

 

La Dordogne traversée à deux reprises

La tornade de Saint-Seurin-de-Prats est très largement publiée dans de nombreux récits scientifiques.
 
Le phénomène,qui prend naissance à hauteur de Flaujagues, se dissipe après avoir franchi la Dordogne à deux reprises, à hauteur de Saint-Seurin. Ces informations nous laissent à penser que la tornade a évolué d'ouest en est, ce qui contredit certains observateurs de l'époque qui mentionnent un déplacement du sud-ouest vers le nord-est, puis du sud vers le nord. Il peut également s'agir de changements brusques et temporaires de la structure du tourbillon, qui peut avoir subi quelques inflexions durant sa trajectoire.
 
Les Archives des Découvertes et des inventions nouvelles proposent, pour l'année 1835, un exposé très détaillé pour cette tornade. Le phénomène est décrit comme suit : "un gros nuage noir vers lequel les autres se précipitaient en tourbillonnant ; ceux-ci s’engloutissaient tous dans le premier, qui peu à peu prit une forme allongée vers la terre et se transforma enfin en une colonne inclinée, très noire et très nette, qui communiquait avec le sol."
 
La tornade, qui parcourt près d'une lieue (4 kilomètres), frappe la plaine de Saint-Seurin sur une bande large de 50 à 60 mètres. Elle se distingue également par un aspect sinistre qui effraie les habitants des alentours : "La colonne s'élargissait à la surface de ta terre, et laissait échapper une fumée très noire qui couvrit toute la plaine et l’obscurcit tellement, que les habitants des collines environnantes annoncèrent que la commune de Saint-Seurin était engloutie et avait tout-à-fait disparu."
 
Les dégâts sont significatifs et relèvent d'une intensité EF2 : arbres "de la grosseur d'un homme" renversés ou tordus ; toiture d'une petite maison enlevée et emportée à plus de 100 mètres ; gros arbres "dont il ne restait absolument rien là où ils végétaient" (supposés déracinés et transportés à une certaine distance) ; gerbes de blés dispersées par le vent ; moulin à eau retourné ; plancher d'une habitation soulevé de quelques centimètres.
 

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